dimanche 15 octobre 2017

Le Petit bossu de Sabine du FAY et Sébastien MOURRAIN


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 Le Petit bossu

(d'après un conte des Mille et une nuits)

Sabine du FAY

Sébastien MOURRAIN

Seuil Jeunesse

mars 2012



L'Histoire 


Invité à dîner chez le tailleur, le petit bossu meurt étranglé par une arête de poisson. Son hôte paniqué dépose le corps chez le médecin juif, qui à son tour croit l’avoir tué. Le pauvre bossu passe ainsi de main en main, jusqu’à ce qu’un coupable soit désigné

Mon avis

 

Le contexte

J'ai lu il y a quelques mois les Mille et une nuits et ce conte en particulier m'avait marqué. Je le retrouves ici sous forme d'album lors du challenge "Once upon a book", "un mois, un genre". 

Les auteurs 

 Sabine du FAY est une autrice de contes adaptés du patrimoine mondial mais aussi une romancière. Voici trois titres tentants, à découvrir : 




Sébastien MOURRAIN est principalement illustrateur jeunesse et voici quatre ouvrages de sa main en collaboration avec des auteurs jeunesse que j'aimerai lire.


L'objet-livre

Le grand format de l'album est très appréciable pour une lecture à plusieurs. 

Une structure d'album soigné et bien pensée : 
 1.  J'adore le décor oriental des double-pages d'ouverture et de fermeture de l'album qui crée comme un écrin à l'histoire. 


 2.  Chaque double-page énonce une péripétie dans l'intrigue avec une amorce mise en valeur qui relance et dynamise le récit.  

3.  Chaque double-page (une pleine page d'illustration et un texte court aéré et fluide accompagné d'une image détail du récit) rythme l'histoire et participe à l'équilibre et la cohérence de l'ensemble de l'album.

 Le contenu

J'avais apprécié le fait que ce conte soit un miroir, un récit parallèle à celui de Shéhérazade qui enchâsse plusieurs contes de sagesse.
Une personne va être condamnée à mort et son exécution est  interrompue et suspendue par le récit d'une autre personne et ainsi de suite et l'acte de mort est remis à plus tard par la parole, tout comme le destin de Shéhérazade est différé dans le temps grâce à ses mots, à ses histoires. 
 "Le verbe est action". Ce fil conducteur qui tisse les histoires entre elles dans le recueil de contes est fascinant.
Cette mise en abîme est magnifique plus spécifiquement dans ce récit.

La culpabilité est mise à l'honneur dans ce récit. C'est un thématique récurrente dans les contes ou le choix du mensonge conduit souvent à un sort funeste. 
L'honnêteté est finalement récompensée alors que sous le joug tyrannique du sultan "on leur coupe la tête !" pour son bon vouloir sans autre forme de procès, c'est la loi du plus fort.  La fin inattendue crée le retournement de situation mais l'oppression a été dénoncée, l'injustice du sultan également. La situation est sauvée par "un vieil homme " = la sagesse.
 
C'est drôle, et c'est l'atout de ce conte. Malgré le tragique de la situation, il y a beaucoup d'humour dans les quiproquos qui se succèdent et aussi dans  la répétition des actions. en effet, la répétition rend absurde la situation et donc fait rire


Les illustrations mettent en valeur les regards des personnages et part ce biais leurs émotions.  


Par ailleurs, elles rendent ce conte oriental accessible à un plus grand nombre et délivre son message de sagesse. 


De plus, les illustrations participent au comique de l'histoire. Les personnages sont disproportionnés (des pieds minuscules, des turbans énormes).

Pour finir...

J'aime beaucoup cette version de ce récit qui permet une initiation aux contes des Mille et une nuits. Le choix de ce conte en particulier est très judicieux et représentatif du contenu du recueil. Cette collection "au berceau du monde" permet de dépoussiérer des contes anciens et c'est méritant. 

Je vous invite donc à découvrir ce conte oriental, drôle et sage à la fois.

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