samedi 29 juin 2019

Planète centrale 2 : zone rouge

Crédits : Rivière Blanche
🚀🚀❤🚀🚀

Planète centrale, tome 2 : Zone rouge
Yaël-July NAHON
Rivière blanche
avril 2019
209 p.


Le texte de l'éditeur
Aya Stilstone jeune capitaine rebelle va prendre son destin en main et décidera de poursuivre ses aventures, quels qu’en soient les risques, aussi bien dans l’espace que sur sa propre planète bien décidée à retrouver le Golden Hind et le Commandant Shamgar.

Elle plongera au cœur de la Planète Centrale et de ses zones interdites, elle sera confrontée à la mort, au chagrin, à la trahison, à la folie des hommes et des autres peuples qui vont jalonner son parcours sur fond de lutte de pouvoir et de guerres intergalactiques.

Yaël-July Nahon est un auteur de genre dont les nouvelles plusieurs fois primées explorent aussi bien la Science-Fiction que le Polar, le Western, la Fantasy, les vampires ou le Fantastique. Avec la suite de Planète Centrale, l’auteur nous plonge dans un Space-Opera qui interroge sur l’ivresse du pouvoir.


La petite histoire

Nous retrouvons Aya, seule, dans la zone des G5, au chômage depuis qu'elle a perdu son vaisseau-déchet. Mais qu'est un pilote sans un engin à commander. Elle va décider de se trouver du travail en zone rouge, en toute illégalité... la piraterie s'ouvre à elle ! Nous allons une fois encore sillonner l'espace avec elle avec une arrière-pensée retrouver Shamgar et le navire-corsaire  le Golden Hind. Elle va bien entendu  se retrouver au coeur de problèmes intergalactiques et semer la zizanie.

Le contexte de lecture

Je me suis achetée cette suite dès sa sortie et je trouve enfin l'occasion de dévorer cette lecture. Je suis contente de retrouver les personnages et l'ambiance toute particulière de ce space opera.

Ce que je retiens de cette lecture... 

Parlons d'abord de cette couverture signée Yves Krief : j'adore les micro détails qui reprennent des éléments du livre. Cette composition fourmille de pièces de puzzle qui assemblées rend justice à l'ambiance de ce récit. 

 Nous retrouvons la Planète centrale avec de nouvelles zones explorées, loin d'être des paradis, ce sont des lieux de corruption et d'illusions. J'ai aussi apprécié de séjourner à nouveau sur la Planète sans nom, à bord du Golden Hind...
Une fois encore Yaël-July Nahon construit le récit de façon à entraîner son lecteur dans l'action et les péripéties, pas de temps mort, on dévore les pages. On passe d'un complot résolu à de nouvelles questions, à de nouvelles trahisons. Les émotions sont elles aussi au rendez-vous, rien n'est épargnez à Aya qui est ballottée dans ce monde de brutes ou la légèreté, la paix sont absentes. 

J'aime énormément les dialogues piquants notamment entre Aya et le père de Shamgar. 

Enfin, revenons aux personnages. Aya s'étoffe un peu, prend de l'assurance, de la confiance, des responsabilités. C'est le personnage le plus intéressant car il est en perpétuel questionnement. Shamgar va montrer qu'il pratique un double-jeu fait de faux-semblants pour être stratège. Son père est un personnage odieux, tacticien, sans coeur. Nous allons retrouver des amis et faire la connaissance de personnages secondaires attachants parfois, exécrables souvent. Chacun permet de créer un univers riche, multiple et cohérent.

 Une suite très attendue et qui tient ses promesses. Aya se retrouve au coeur de l'action et va prendre le commandement dans ce monde régit par les faux-semblants, les complots, le pouvoir en gardant sa fraîcheur, sa naïveté, sa spontanéité et ses émotions. Une héroïne malgré elle que l'on veut suivre... Un roman SF vivifiant à mettre dans toutes les mains (accessible, addictif) et sous la dent.

samedi 22 juin 2019

#PLIB2019 Le Dieu oiseau



 🥚🥚🥚🥚
Le Dieu oiseau
Aurélie Wellenstein
Scrineo
mars 2018
352 p.
#ISBN9782367405827

Le texte d'éditeur

Une île. Dix clans. Tous les dix ans, une compétition détermine quel clan va dominer l'île pour la décennie à venir. Les perdants subiront la tradition du « banquet » : une journée d'orgie où les vainqueurs peuvent réduire en esclavage, tuer, violer, et même dévorer leurs adversaires. Il y a dix ans, Faolan, fils du chef de clan déchu, a assisté au massacre de sa famille. Sauvé par le fils du chef victorieux, Torok, il est depuis lors son esclave et doit subir ses fantaisies perverses. Sa seule perspective d'avenir est de participer à la compétition de « l'homme-oiseau », afin de renverser l'équilibre des pouvoirs en place et de se venger. Qui du maître ou de l'esclave va remporter la bataille ? Quel enjeu pour les habitants de l'île ? Quel est le prix à payer pour la victoire ?

La petite histoire

Nous suivons le destin tragique de Faolan, esclave d'un clan violent et cannibale et surtout de Torok, l'héritier du clan du Bras de Fer. Faolan va vivre une véritable quête pour se libérer de ses démons intérieurs et survivre lors d'épreuves plus éprouvantes et violentes les unes que les autres.

Ce que je retiens de ce roman...

 La couverture 

Je m'arrête un instant sur cette couverture qui à la fin de la lecture prend tout son sens. Aurélien Police réalise une illustration symbolique et narrative à la fois. Les couleurs qui dominent noir et rouge donnent le ton de l'ambiance sanglante et empreinte de noirceur de ce récit.

L'univers créé

L'autrice Aurélie Wellenstein a mêlé une légende de l'Île de Pâques avec un dieu oiseau et la recherche d'un œuf régie par des épreuves aux sacrifices humains aztèques. L'atmosphère est suffocante, sombre et ensanglantée tout du long. Elle excelle à nous plonger dans une ambiance angoissante et hallucinatoire trouble. 

L'intrigue

Les chapitres nous entraînent crescendo et de façon spiralaire dans les Enfers (dignes de ceux de Dante) à chaque étape, une fascination horrifique nous pousse à tourner les pages à la suite de Faolan s'enfonçant dans le labyrinthe de son esprit.

Les personnages

Faolan est un jeune homme meurtri, traumatisé par dix ans de tortures morales et physiques et un désir de vengeance qui le dépasse. Son esprit est rongé par la folie. On le suit ne sachant pas quelles vont être ses actions. Il est fragile, fébrile, halluciné, à fleur de peau, écorché.

Torok, le tortionnaire est représenté à travers le regard de sa  victime comme étant une force brute, calculateur, il  fascine et écœure tout à la fois Faolan. 

L'écriture

Aurélie Wellenstein donne à voir l'impensable, l'indicible et surtout elle décortique l'esprit malade et massacré de Faolan. Elle propose de plonger dans les méandres des pulsions, émotions et raisonnements d'un être privé de liberté, d'amour et elle montre les conséquences désastreuses de la barbarie subie. Elle le fait avec un style fluide et une construction qui nous happe.

Descente aux Enfers avec ce roman fantasy qui me laisse à chaque chapitre tendue, pantelante, la gorge sèche. Violences et traumatismes jalonnent le récit jusqu'à l'étourdissement. J'ai "apprécié" (pas le terme qui convient) me retrouver dans la tête de Faolan pour visualiser les mécanismes qui régissent son cerveau meurtri. La torture morale a laissé des séquelles irréversibles. Hallucinant...

dimanche 16 juin 2019

L'île au manoir


Crédits : Scrineo
 🌊⚿🏩🌊
L'île au manoir
Estelle Faye
Scrineo
(Les coups de coeur de Cassandra O'Donnell)
octobre 2018
127 p.

Le texte d'éditeur

 Par une nuit d’hiver, sur une île de l’Atlantique, Adam aperçoit une fille étrange sur la plage en bas de chez lui. Une fille très pâle aux longs cheveux humides, qui ressemble à une noyée. En cherchant à l’aider, Adam se retrouve entraîné dans une quête dangereuse, entre le présent et le passé, entre la réalité et le rêve…


La petite histoire

 Adam  n'arrive pas à dormir, il regarde par la fenêtre de sa chambre et voit une jeune fille apeurée en robe blanche sur la plage. Quand il descend pour lui porter secours, ralenti par sa cheville cassée, il ne trouve qu'une vieille clé rouillée sur le sable.  C'est le début, pour lui et ses amis, d'un mystère à résoudre nimbé de sel et de magie.

Ce que je retiens de cette lecture

 Estelle Faye installe le lecteur sur une île au bord de l'océan tumultueux et elle introduit rapidement un personnage énigmatique, hors du temps. Le décor et l'ambiance sont données et l'on suit Adam dans ses réflexions et ses actions aidé de ses deux amis Gaël et Adélis. L'écriture est très fluide, sans temps mort et l'on tourne les pages pour soulever le voile de brume qui nous cache le pourquoi ? du fin mot de cette histoire.

 Du mystère, une clé trouvée, une voix envoûtante, une tempête venant de l'océan, un trio d'amis et Sélène qui appelle à l'aide... Suivez la conteuse Estelle Faye au milieu des embruns et laissez-vous charmer par ses mots ! Un bon moment de lecture à suivre Adam entre rêve et réalité dans ce roman jeunesse fantastique.


samedi 15 juin 2019

Ses griffes et ses crocs

 

💙⛰💙⛰💙

Ses griffes et ses crocs
Mathieu Robin
Actes Sud junior
mai 2015
167 p.


Le texte d'éditeur

 Marcus a toutes sortes de tocs qui font de sa vie une suite de cauchemars. Lorsque sa famille part en vacances avec des amis dans un chalet perdu au fond de la forêt, ses repères sont complètement chamboulés. Et cela ne s’arrange pas lorsqu’il tombe sur un livre parlant de la montagne où ils se trouvent, une montagne que la légende dit maudite…

La petite histoire

Nous suivons Marcus un jeune garçon de 10 ans à peine qui part en vacances avec sa sœur Lia et ses parents dans un coin sauvage au milieu des montagnes dans le chalet des Brümmer. Marcus a de nombreuses peurs qui lui ont fait développer des tocs, des "manies" très contraignantes pour lui et sa famille. Ce séjour s'annonce très éprouvant pour Marcus qui perd vite ses repères ce qui agace sa sœur rebelle et en constante colère. Dans un contexte tendu, les adultes partent en randonnée pour la journée laissant les adolescents seuls au chalet.  

Ce que je retiens de ce roman...

 La couverture signée Laurent Rivelaygue est sublime et très narrative tout compte ou conte fait d'ailleurs.

L'ambiance et l'intrigue sont menées de main de maître : suspense et tension sont bien là. 
Le prologue et l'épilogue sont à la première personne comme pour mieux nous attacher à Marcus, ce petit bonhomme sensible. Puis l'on entre dans le récit teinté de fantastique, de légende indienne. On voit la tension monter crescendo au fil des chapitres. L'action se précipite vers la fin, jouant avec notre palpitant.
Les différents personnages sont posés chacun sur cet échiquier,  avec leurs zones d'ombre et de lumière.  L'auteur rend compte de leur état d'âme à chaque étape du récit. J'ai beaucoup apprécié le traitement des émotions et des ressentis des personnages adultes comme adolescents. On s'attache rapidement à eux. 
La relation fusionnelle des jumeaux Mary et Paul, leur rôle protecteur vis-à-vis de leur grand petit frère Sam, trisomique,  le mal-être profond de Lia et la fragilité de Marcus rendent ce récit divertissant, plus riche et conséquent.

L'auteur est un véritable conteur qui sait jouer avec les émotions de son lecteur. Il découpe brillamment son histoire pour mieux nous captiver.

 Un roman fantastique qui m'a tenu en haleine tout du long, même si la Bête est vite reconnaissable. J'ai beaucoup aimé la psychologie des personnages, cette bande d'adolescents livrés à eux-mêmes qui montrent leurs failles mais aussi leurs forces face au danger.




jeudi 13 juin 2019

Automates


Crédits : Mango
 🏍🏍🏍🏍🏍
Automates
Nathalie Le Gendre
Mango
Autres Mondes
Janvier 2010
193 p.

Le texte d'éditeur
 
Dans un proche futur, les motos sont devenues intelligentes mais les hommes, eux, sont transformés en automates, au sens propre par l'implantation d'un cerveau-ordinateur et au sens figuré, car ils ont mis en place une société figée qui brime les femmes. Andhré-Ann, se battra pour réaliser son rêve : participer à des courses de motos, épreuves interdites aux filles.


La petite histoire
 
 Nous suivons l'histoire d'Andhré-Ann, jeune fille de presque 17 ans qui vit dans un monde futuriste. Dans ce monde, les femmes n'ont pas le droit de pratiquer la moto, doivent être habillées en robe, tout ce que ne fait pas Andhré-Ann. Un événement douloureux va briser sa famille et le seul espoir pour la réunir à nouveau, c'est qu'elle participe aux courses de moto des Olympies...

Ce que je retiens de ce roman... 

L'univers futuriste

On se retrouve vers 2200 avec un monde ultra-connecté mais avec des idées archaïques sur le plan de l'égalité homme-femme, sur l'éthique et sur l'acceptation des orientations sexuelles notamment. Les sciences sont à un tournant avec l'implantation dans le cerveau d'un système qui annihile les émotions. La cybernétique est très poussée au détriment parfois de l'humanité. J'ai bien aimé les descriptions simples et claires pour décrire ce monde et nous y plonger.


L'intrigue et les thèmes abordés

L'autrice nous entraîne dans une course contre la montre à la suite d'Andhré-Ann qui va passer par de douloureuses épreuves et des choix difficiles pour enfin obtenir sa liberté et se définir vis-à-vis des autres.
J'ai apprécié le questionnement du personnage principal sur son ressenti, ses émotions. J'ai  aussi aimé la façon d'aborder l'homosexualité et sur un autre plan : les questions éthiques autour de la mort et la vie prolongée.


Les personnages


Andhré-Ann est un personnage complexé, en construction et qui va par le biais de sa quête, s'initier au monde adulte et trouver son identité, s'accepter pleinement. C'est un personnage qui évolue tout au long du roman physiquement et sur le plan des émotions. 

Illana est une amie rassurante mais qui cache un lourd secret. C'est elle qui va donner confiance à Andhré-Ann pour qu'elle s'accomplisse. 

Le Professeur Allen, le père d'Illana, est abject dès sa première phrase. C'est le personnage horripilant par définition : vil, cruel, calculateur et mégalomane, savant fou amoral.

L'écriture

Cette histoire se dévore, le rythme est soutenu et les chapitres filent comme Andhré-Ann sur sa moto à vive allure, et c'est grisant. J'ai pris un réel plaisir à la lecture même si je pouvais deviner la suite, je me suis laissée séduire par ce récit prenant.

En résumé 

Un roman SF pour ado très bien mené avec des personnages fouillés des sujets qui permettent de réfléchir à l'acception des différences , à la place de la femme et à la liberté.

dimanche 9 juin 2019

Les quatre saisons de Petit Renard


Crédits : Balivernes


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Les quatre saisons de Petit Renard
Nicolas Gouny
Balivernes
octobre 2018
24 p.
ISBN : 978235671666


Le contexte de lecture

Merci à Babelio et l'opération Masse critique et à la maison d'édition Balivernes pour l'envoi de cet album. 

Crédits : Balivernes


La petite histoire

Petit Renard traverse une année, les différentes saisons à la découverte de la neige, des fleur. il fait des rencontres, joue, grandit. Il évoque es sensations à chaque fois.

L'objet-livre

Un album au format carré avec un petit personnage fait de feuilles rousses, de photos-montages, de découpages sur fond blanc sur un papier épais au grain agréable au toucher.  
Crédits : Balivernes
 
Nicolas Gouny privilégie des formes simples qui contrastent avec le fond. Il assemble des éléments et textures de feuilles et de fleurs pour constituer des arbres, des champignons, des fleurs pour donner à voir des fleurs, un soleil, des cailloux, ou des insectes, des animaux.

Crédits : Balivernes

 Il se sert de la nature par évoquer la nature avec une sorte de métonymie visuelle qui apporte alors poésie à cet album. Pas de heurt dans la narration avec une succession de double-pages qui se répondent 2 à 2. 


Crédits : Balivernes



Ce que j'ai pensé de cet album...

L'enfant découvre le temps qui passe et les nouveautés, les premières fois qui l'accompagnent et procurent des émotions, des réactions.   
Avec ce petit album, j'ai l'impression de retrouver les histoire d'Eric Carle ou encore Leo Lionni que j'affectionne particulièrement. J'aime cette simplicité graphique efficace et le choix d'une histoire toute douce avec un texte épuré, un vocabulaire abordable et qui évoque le jeu et le plaisir de la découverte


Crédits : Balivernes

Un livre à partager avec les enfants pour observer la nature et les animaux avec un œil curieux (des petits détails, des personnages récurrents (qui évoluent, se transforment) sont à retrouver de page en page).
De la tendresse émane de cet album avec la complicité d'un petit oiseau fleur et de petit renard. Ils vont tout deux rencontrer un compagnon à leur image et pourtant différent.
Crédits : Balivernes

Seras-tu trouver les fourmis, l'escargot, l'écureuil et que font-ils au fil des pages et des saisons. 
Un hymne à la vie, à la nature, à la simplicité des actions et des sensations.  




samedi 1 juin 2019

Naissance des cœurs de pierre


Crédits : Actes Sud Junior
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Naissance des cœurs de pierre
Antoine Dole
Actes Sud junior
Romans Ado
août 2017
147 p.
ISBN:9782330081416 

" Niline se tait. Jeb aussi reste silencieux. C'est comme ça, le plus souvent, entre eux. Un vide contre lequel rien ne se cogne qui ne soit pas englouti aussitôt.Une habitude. "

Le texte d'éditeur

Dans quelques jours, Jeb va entrer dans le Programme. C’est la loi du Nouveau Monde : à douze ans, chaque enfant de la communauté doit commencer un traitement qui annihile toutes les émotions, dans le but de préserver l’équilibre de la société. Mais Jeb ne peut s’y résoudre, quitte à se mettre en grand danger…
Nouvelle au lycée, Aude subit tous les jours de nombreuses moqueries et insultes de la part des autres élèves et trouve refuge dans les bras de Mathieu, un surveillant du lycée. Un premier amour qui va faire naître en elle des sentiments aussi intenses que dévastateurs.


"  L'espoir qui le portait l'a lâché. C'est le sentiment le plus fragile, face à la cruauté des hommes. Celui qui, dans un monde où rien ne s'ouvre à la lumière, devient le plus douloureux. L'espoir est d'une violence terrible, quand il est retourné contre soi. "

La petite histoire

Deux récits s'alternent, deux points de vue : celui de Jeb 12 ans et celui d'Aude 16 ans. Jeb vit dans un monde clos, froid où les émotions doivent être bridées pour le bien de la Communauté et Jeb, lui, ne se fait pas à ses règles édictées, une étincelle de vie pulse en lui. Aude est une lycéenne, parachutée, fragile, dans un nouvel établissement, sans repère, sans amis, seule. Ces deux solitudes nous dévoilent leur ressenti, leurs émotions dans un monde qui les rejettent, les malmènent, les nient... 

" L'obscurité est si épaisse que les ombres elles-mêmes semblent s'y être égarées. "

Ce que je retiens de ce récit...

J'ai été happé par le récit qui est poignant, révoltant, glacé et glaçant. Plus on tourne les pages, plus l'obscurité, le vide est grand. La tension monte crescendo dans les deux histoires qui vont bientôt n'en faire qu'une. J'ai vibré d'un bout à l'autre, tendue en proie à des émotions qui sont interdites aux deux personnages que l'on suit dans leur existence contrariée. 

" La solitude n'est plus un refuge, elle est une cage. Aude y rumine les mots qui la transpercent tout au long des journées. Ces mots qu'on lui jette à la figure, qui la griffent, la pincent et la cognent. Ces mots comme des armes, dont personne ne mesure la force et l'impact dans les parties tendres du dedans. "

L'écriture de l'auteur est ciselée, incisive. Court, percutant, haletant le récit nous hypnotise jusqu'au dernier mot.

" Les rumeurs courent devant elle, la précèdent, occupent tout l'espace autour d'elle, si bien que plus personne ne cherche à voir qui elle est derrière ces histoires folles. Elle ne sait pas pourquoi. Elle n'a rien fait pour arriver à cette situation. Cette violence banale et bête n'a ni début ni fin. " 
 
Ces deux âmes, ces deux cœurs pulsent à des rythmes différents, se croisent sans jamais s'atteindre jusqu'à l'explosion qui nous met, nous lecteurs, face à une réalité cruelle, révoltante mais qui existe. Un coup de poing direct au coeur.

" La naissance d'une larme, c'est la mort de bien d'autres choses. "



Aurore, les roses pourpres


Crédits : Au loup éditions
 🌹🌹🌹
Aurore, les roses pourpres
Dominique Durand
Au Loup
A travers mondes
mars 2019
240 p.
ISBN:9791093950679

Le texte d'éditeur

 Une rentrée au mois d’avril dans un lycée de province inconnu. C’est une journée difficile pour Aurore.
Entre sa confrontation avec le caïd du lycée, sa rencontre avec Charlotte et Cassy et l’intérêt que lui porte l’énigmatique Malec, il lui sera difficile de garder secrètes ses étranges facultés.
Les vrais problèmes surviennent lorsque le grand-père de Cassy se fait enlever sans raison apparente. C’est une course contre la montre qui commence alors. Et si tout était lié à la disparition d’un tableau aux origines inconnues ?
Les ravisseurs pensaient avoir tout prévu. Ils ignoraient que la mystérieuse Aurore n’était pas une jeune fille tout à fait comme les autres.
Mais ils allaient vite le comprendre…

  
La petite histoire

 Nous suivons deux récits à deux époques différentes. 
Jeanne vit à Paris à la fin du 19ème siècle, elle aide sa mère dans les tâches ménagères dans une pension de famille qui les héberge. 
Aurore, de nos jours, vient d'arriver dans un lycée loin de Paris. Elle va devoir affronter les harceleurs de l'établissement, mais va très vite se faire deux amies Cassy et Charlotte. Ces deux histoires vont être liées par un tableau méconnu du peintre Camille Pissarro, les Roses pourpres. Alors que l'on découvre comment le tableau échoue dans les mains de Jeanne à son époque, on le voit resurgir dans un trafic d’œuvres d'art au 20ème siècle. 

Ce que je retiens de ce roman jeunesse... 

L'autrice  auteur (pardon pour l'erreur) a décidé d'alterner les points de vue et les époques pour rapprocher petit à petit les différentes pièces du puzzle qui constituent le récit. Dans l'histoire de Jeanne, les événements s'enchaînent pour donner un récit de vie assez simple et extérieur aux personnages. On ne ressent pas l'empathie comme avec Aurore, la véritable héroïne du roman. Le premier récit est plutôt anecdotique et sert d'éclairage pour la toile de fond du deuxième récit et amène une respiration dans le déroulé de l'action somme toute classique du deuxième, qui se construit sur le modèle d'une enquête policière teintée de fantastique. 

Aurore a un tempérament de feu à l'image de sa chevelure dès son entrée dans le récit, on la remarque par sa détermination et son intransigeance.  C'est le point fort de ce roman. 
Les amies d'Aurore sont plus effacées : Cassy apparaît fragile et sensible alors que Charlotte est plus sereine. 
On se concentre sur Aurore à cause de ses "particularités" dont on comprendra l'origine au fil du récit. Cette dimension surnaturelle place d'emblée Aurore du côté des exclus, des parias ce qui explique son ressenti empreint de méfiance et de peur vis-à-vis de ses amies. L'autrice auteur a su rendre compte des états d'âme de l’héroïne avec justesse. 

L'intrigue m'a semblé quant à elle assez classique, pas de réelles surprises, mais ça fonctionne et je pense qu'un public adolescent peut tout à fait prendre plaisir à cette lecture fluide et divertissante.

Entre fantastique et enquête policière : un roman jeunesse prenant avec une héroïne, aux pouvoirs supranaturels, attachante.

La Jeune institutrice et le grand serpent

 La Jeune institutrice et le grand serpent Irène Vasco (autrice) Juan Palomino (illustrateur) Obriart ISBN : 9791095135494        Une lectur...