mercredi 27 février 2019

A la découverte d'une autrice : Anne-Gaëlle BALPE

 Voici mes avis sur quelques ouvrages d'Anne-Gaëlle Balpe qu'une classe de sixième rencontrera au mois de juin.




Source : ©Les Lucioles


 ❤❤❤

Les Potions de Papi-Guérit-Tout : Une potion monstrueuse 
Anne-Gaëlle Balpe
Elice  (illustratrice) 
Editions Les Lucioles
novembre 2011
75 p. 
ISBN : 9782919472079
 
La petite histoire

Arthur vient de fêter son anniversaire et d'apprendre que son meilleur ami déménage. Il faut trouver une solution pour que Clément reste, une solution à tout prix...

une histoire d'amitié relevée d'un soupçon de magie où quand Arthur joue à l'apprenti sorcier...



Ce que je retiens de cette histoire...

Des dialogues qui rendent vivant et dynamique le récit.
C'est drôle et frais mais assez classique.
Une lecture plaisante dès 8 ans.


 
Source : Le Rouergue

🖉
Aristote in love 

Anne-Gaëlle Balpe

Le Rouergue
dacodac
septembre 2012
79 p. 
ISBN : 9782812604065


La petite histoire

Aristote est en sixième, il vient de se faire une nouvelle amie Yasmine. Cette amitié va évoluer au fil des jours, il va chercher à comprendre pourquoi sa mère lui a donné un prénom si spécial... Alors Aristote va se mettre à philosopher... 


Ce que je retiens de cette lecture...

Un petit contemporain sympathique avec un personnage attachant en pleine crise d'identité et qui va grandir grâce à ses rencontres et ses réflexions. 
L'autrice crée des dialogues savoureux entre Aristote et Yasmine et Aristote et sa maman. Elle ponctue le récit de moments humoristiques. C'est frais et feel good. 


Source : La Palissade
 ⭐⭐⭐
Gustave & Céleste
Anne-Gaëlle Balpe, Séverine Vidal
La Palissade
mars 2017
63 p.
ISBN : 9791091330350


La petite histoire

Gustave suit de loin Céleste. Il la regarde vivre et pense qu'elle a décider de construire un vaisseau spatial pour partir vers les étoiles. D'un malentendu naît une jolie histoire d'amour...

" Heureusement, souvent, après le lundi il y a le mardi."
Ce que je retiens de cette lecture...

Une petite histoire sans prétention qui met en avant deux personnages à l'imagination débordante. C'est très frais, j'aime le rapprochement progressif des personnages qui interprètent les gestes de l'autre. Le livre donne les deux points de vue : celui de Gustave, d'abord, le rêveur puis celui de Céleste, la scientifique les yeux dans les étoiles.

" Rien à faire, j'y crois, moi, à ce truc, là : l'amour. 
Un voyage qu'on fait à deux vers une destination inconnue. Même qu'on sait pas la date du retour, alors c'est dire."

 
Source : Alice

❤❤❤❤❤
On n'a rien vu venir
Anne-Gaëlle Balpe, Sandrine Beau, Clémentine Beauvais, Annelise Heurtier, Agnès Laroche, Fanny Robin, Séverine Vidal
Alice (Deuzio)
août 2012
111 p. 


Ma critique  


Source : Frimousse
❤❤❤
La tribu, tome 1 : La tribu trouve ça louche
Anne-Gaëlle Balpe
Sandrine Beau
Séverine Vidal
Jess Pauwels (illustratons)
Frimousse
septembre 2013
65 p.
ISBN:9782352411628


La petite histoire


Une bande de copains se retrouve pour les vacances. Ils vont enquêter sur leur voisin de l'un d'entre-eux qui a un comportement étrange. Mais n'est-ce pas un peu dangereux pour ces détectives en herbe ?


Ce que je retiens de cette lecture...


Une enquête menée par de jeunes enquêteurs qui font écho au Clan des Sept et autres Cinq compagnons de mon enfance avec ici des dialogues plus nombreux et l'alternance de points de vue qui dynamisent le récit. 
Une histoire idéale pour les petits lecteurs dès 7 ans.




On n'a rien vu venir


Source : Alice éditions
❤❤❤❤❤

On n'a rien vu venir
Anne-Gaëlle Balpe
Sandrine Beau
Clémentine Beauvais
Annelise Heurtier
Agnès Laroche
Fanny Robin
Séverine Vidal
Aurore Petit pour les illustrations
une préface de Stéphane Hessel
Alice ( Deuzio)
août 2012
111 p.
9782874261626



La petite histoire

A chaque jour suffit sa peine. Un jour pour illustrer la montée du fascisme, d'un mouvement totalitaire avec ses interdits, ses injustices, ses persécutions qui frôlent l'absurde. Et à chaque fois un espoir, une étincelle de résistance, de liberté, de réflexion. Les petits héros de cette histoire sont des adolescents pris dans la tourmente d'un régime dictatorial. A chaque jour sa couleur, ses obligations et ses interdictions. Une déshumanisation se met en place, la peur s'immisce partout même chez soi.

 Mon avis

Un roman à plusieurs voix pour éveiller les consciences qui sonne juste, vibrant hommage à 1984 d'Orwell. Chaque point de vue apporte un éclairage qui a un  écho dans l'histoire humaine persécutée, privée de ses libertés. Dénonciation du racisme, de l'eugénisme, de l'homophobie, de la bêtise et de la barbarie des hommes avec des mots simples qui seront interpeller les plus jeunes, les questionner.

" N'attendez pas de devenir des adultes! Aujourd'hui, déjà, vous avez le pouvoir de dire non à ce qui ne vous semble pas juste, de vous indigner face à ce qui vous révolte, de faire preuve d'esprit critique vis-à-vis de ce que vous lisez, de ce que l'on vous donne à regarder à la télévision. Vous avez un avis. Vous pouvez le partager, avec vos amis, vos parents, vos professeurs."

lundi 25 février 2019

Planète centrale #PLIB2019


©Rivière blanche

🌏🌠 🌌🌟🚀

Planète centrale
Nahon, Yaël-July
Rivière Blanche
avril 2018
171 p.
#ISBN9781612277578

La petite histoire

Aya Stilstone vient de la Planète Centrale colonisée par les humains depuis des temps immémoriaux. Elle est la jeune capitaine d’un gigantesque vaisseau-déchets, le 55B. Elle vogue seule de planète en planète pour accomplir sa tâche routinière.
L’abordage du 55B par un navire-corsaire va bouleverser la monotonie de sa vie.
Les révélations du Commandant Shamgar sur la réalité de sa planète, régie par un système autoritaire fait d’intrigues, de guerres larvées, de coups d’État feront s’effondrer les certitudes de l’indisciplinée Aya. En découvrant un nouvel univers où le pouvoir n’est pas là où on le pense, un univers où l’obéissance aveugle n’est pas une fatalité, un univers où les guerres sont légion tout comme l’émerveillement et l'amitié qui lui était jusqu’alors inconnue, Aya devra s’affranchir du système d'enfermement imposé par la Planète Centrale pour concrétiser son désir de liberté.
Des aventures l’emmèneront dans des mondes inconnus, à la rencontre de peuples fantastiques et attachants aux coutumes étranges sur fond de guerres inter-galactiques.


Le contexte de lecture

Lecture en vue d'une sélection pour Les Imaginaires, lecture SF et qui valide ma lecture pour le challenge SF un jour, SF toujours. 

Ce que je retiens de cette lecture...

L'intrigue

On se retrouve à bord d'un immense vaisseau-déchets avec une jeune capitaine solitaire, Aya Stilstone, qui au milieu d'un quotidien loin de tous, va se retrouver aux prises avec des pirates qui semblent en vouloir à son chargement de déchets. Elle va leur échapper et se retrouver devant le haut conseil de sa compagnie où son caractère bien trempé va être remarqué. Une nouvelle vie va alors commencer pour elle...

Une aventure trépidante avec un mystérieux corsaire, des vaisseaux spatiaux aux technologies innovantes ou faits de bric et de broc recyclé, des tractations,  des extraterrestres sages ou fous, mais souvent touchants et une guerre pour le pouvoir.

Les personnages

Aya Stilstone est une jeune femme, intelligente, émotive qui fonctionne à l'instinct. J'ai adoré l'accompagner dans son voyage intergalactique et intérieur, la voir évoluer, faire ses choix et rester intègre malgré l'adversité.  

Le commandant Shamgar est un homme au charisme séduisant, cultivé, généreux, dans la maîtrise, toujours. Ce qui est un brin agaçant. Il est le pendant parfait d'Aya. 

Ce duo fonctionne parfaitement et fait la force de cette histoire de complot, trahison et espionnage sur fond de guerre des étoiles.  

Écriture et style 

Une écriture fluide avec une construction de l'intrigue qui rend le récit addictif.


 Un petit space-opera avec une héroïne attachante et sensible qui va voir ses illusions voler en éclats et découvrir les rouages qui régissent sa compagnie de traitement de déchets et la Planète centrale. Des personnages que l'on espère retrouver dans de nouvelles aventures. 

Rhizome #PLIB2019


©Seuil
❤❤❤❤

Rhizome
Nadia Coste
Seuil
octobre 2018
349 p.
#ISBN9791023510508

La petite histoire

 2081. Après une catastrophe écologique sans précédent, la planète survit grâce aux Plantes, végétaux importés d'une des lunes de Jupiter, qui purifient l'air et l'eau.

Mais leur prolifération inquiète la communauté scientifique et le gouvernement envisage des mesures drastiques pour contrôler leur développement...

Jaro, un jeune botaniste qui étudie l'évolution de ces végétaux extraordinaires, développe une étrange maladie. Bientôt, il croit entendre une voix à l'intérieur de lui... Une voix qui réclame son aide.

Et si les Plantes avaient besoin d'un ambassadeur pour parler en leur nom ?


Le contexte de lecture

Lu dans le cadre de la sélection des Imaginaires 2019-2020 et dans le cadre du challenge Bookineurs en couleur, couleur verte pour la couverture.

Ce que je retiens de cette lecture ...

L'intrigue

Elle se met en place tranquillement avec la présentation de Jaro et de son entourage Manuela, ses collègues de boulot, sa famille. L'explication de ce monde futuriste sujet aux complications climatiques (dues aux hommes et à leur exploitation abusive des ressources planétaires).

Nous sommes dans un futur proche 2081 avec un système inégalitaire où les habitants des tours vivent dans des conditions idéales d'air purifié par les plantes alors que les réfugiés climatiques au pied de ses tours aseptisées, meurent à petits feux, mal nourris et avec des complications respiratoires.   
La deuxième partie du récit s'apparente à un récit d'actions, de complots déjoués et de courses poursuites pour dévoiler au monde la vérité. Réflexion et action se mêlent habilement pour donner naissance à un très joli roman de science-fiction.

Les personnages


Suivre le destin de Jaro n'aura pas été exempt d'émotions. Je ne cacherai pas que j'y ai été de ma petite larme ( plusieurs fois) face au destin de Jaro et sa compagne Manuela.
Le personnage de Semper, inédit, est intéressant à suivre dans son apprentissage.

J'ai adoré suivre le questionnement, la colère, les doutes, l' évolution et la prise de conscience écologique  de Jaro qui mettent à mal les préjugés et les directives qui régissent les tours oxygénées grâce aux plantes.

En résumé


Un SF pour ados et adultes qui véhicule des messages de tolérance, de respect de la différence et de nécessité de préservation de la biodiversité.

La Fille qui tressait des nuages #PLIB2019


©Editions du Chat Noir
☁ ☁ ☁ ☁
 
La Fille qui tressait les nuages
Céline Chevet
 Les Éditions du Chat Noir
Neko
juin 2018
288 p.
#ISBN9782375680797


La petite histoire

Saitama-ken, Japon.
Entre les longs doigts blancs de Haru, les pelotes du temps s’enroulent comme des chats endormis. Elle tresse les nuages en forme de drame, d’amour passionnel, de secrets.

Sous le nébuleux spectacle, Julian pleure encore la sœur de Souichiro Sakai, son meilleur ami. Son esprit et son cœur encore amoureux nient cette mort mystérieuse. Influencée par son amie Haru, Julian part en quête des souvenirs que sa mémoire a occultés. Il est alors loin de se douter du terrible passé que cache la famille Sakai…
 
Contexte de lecture

Une lecture du#PLIB2019 : une découverte inattendue, surprenante et lancinante.

Ce que je retiens de cette lecture...

 La plume de l'autrice est soignée, avec de magnifiques envolées poétiques dans une histoire tragique. De plus, l'autrice construit son intrigue et nous plonge dans une spirale infernale de plus en plus sombre avec des rebondissements qui réorientent le point de vue du lecteur à chaque fois sur une nouvelle piste. J'aime le traitement de l'atmosphère qui entoure les personnages, toujours en accord avec leurs émotions. L'auteure file les métaphores dans son texte ciselé.

"Les rizières alentour avalaient le soleil dans leurs feuilles dorées."

[spoiler]
Elle aborde une thématique lourde celle du viol d'une enfant qui a des répercussions sur les générations suivantes. C'est l'histoire de Yuki, une enfant abusée, puis abandonnée qui engendre une succession de malheurs pour venger sa misérable vie. 
Et c''est Julian, un personnage qui n'appartient  pas à la famille maudite qui partage ses émotions, ressentis et visions avec le lecteur. Par le prisme de ses yeux, la réalité est distordue et il recrée tout un univers autour de lui où les éléments, les objets ont une vie propre et participent de l'atmosphère pesante de l'histoire. 

https://www.editionsduchatnoir.fr/


J'ai du mal à cerner Akiko, personnage insaisissable dans le récit, comme pour le lecteur. Elle semble ne pas avoir de consistance, de réalité propre. Elle semble n'exister que par et pour Julian, et encore avec difficulté pour lui aussi. Elle l'aide pourtant à lever le voile de ce secret familial macabre.

 "Finalement, le temps déchire les âmes comme le vent étire les nuages jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que des lambeaux. C’est pour ça que j’aime les tresser, j’ai l’impression de les rendre plus robustes aux aléas du temps."


Haru est l'autre pendant féminin qui gravite autour de Julian et tresse les nuages et  caresse les chats, évoluant tel un rayon lumineux, tentateur, boudeur autour du jeune homme.

Les deux autres jeunes de l'histoire sont Souichiro et sa sœur. Souichiro est très charnel et désinvolte en apparence. Il est trop mature pour son âge à la recherche d'un contact physique pour exister et être aimé. 
Sa petite sœur apparaît  sous plusieurs facettes lumineuses ou très sombres avant que la réalité éclate en mille morceaux telle une porcelaine translucide et claire qui se casse sur un sol noir, dur et mat.

Les adultes sont tous très négatifs dans cette histoire : lâches, veules, possessifs, cruels, incestueux. Ils ne véhiculent aucun espoir. Seule la mère de Julian présente une figure positive et saine, mais elle a peu de poids dans ce récit. Melle Ikeda est une femme blasée par son travail et désenchantée dans sa vie sentimentale.


" Mais l'on n'est jamais aussi égoïste que lorsqu'on est amoureux. "


Une histoire de possession, de malédiction onirique et à l'atmosphère suffocante qui laisse un goût d'amertume et de tristesse, la dernière page tournée.

#PLIB2019 Shahra



 💀💀⏳💀💀

Shahra, tome 1 : les masques d'Azr'Khila
Charlotte Bousquet
Mnémos
juin 2018
325 p.
#ISBN9782354086510


La petite histoire

Nous suivons plusieurs personnages dans leur périple souvent semé d'épreuves au sein d'un monde désertique, âpre et rongé par le mal : Shahra. Des forces divines semblent se livrer des combats au travers d'hommes marionnettes, subissant un destin jalonné d'épreuves traumatisantes, cruelles. A travers les points de vue de plusieurs personnages nous suivons quelques années de vie d'êtres asservies et avec un doux rêve de liberté.


Mon avis (attention spoilers!!!)

 L'atmosphère, le monde créé

Un univers qui nous plonge dans un Moyen-Orient de fantasy, cruel, proche des Mille et une Nuits. Mais un monde empreint d'un mal insidieux, profond qui corrompt toute chose et tout homme. La pourriture, la déchéance, l'agonie, la mort est partout présente. Les touches d'espoir, de couleur sont infimes, des étoiles brillantes, loin, trop loin ?  

Nous sommes à Shahra : un royaume dont la beauté est décrit dans le poèmes, les écrits mais qui semble un mirage dans les paysages désolés et semés de morts que les protagonistes traversent : désert de dunes, de pierres, où les dangers rôdent, labyrinthe, ou grotte, fleuves dangereux. Pourtant de cette aridité naît parfois des fleurs de sable, des rencontres insolites entre homme et animaux.

 Nous sommes à une époque indéfinie avec un calendrier qui marque les moments forts de quêtes multiples. Un calendrier qui parle en années de 460 à 475 avec des aller-retour des flashback : pas toujours faciles à suivre. l'autrice crée de nouveaux mois avec des noms particuliers : mois du Mirage, du Griffon, des Ossements, du Cheval, de la Pluie, du Djinn, du Lion  et des fêtes comme la nuit de l'Ekkhelil : sorte de nouvel An.

Nous sommes dans un "il était une fois" dans un ailleurs loin des contes de fées et si près pourtant avec ses barbe-Bleue, ses marâtres sous le souffle d'un vent chaud, perse aux parfums d'épices qui cachent mal l'odeur âcre de la charogne.

Les thèmes abordés

Un monde d'illusions illusoire. Un monde fait de mirages dans ce désert létal que traverse des vies liées par des fils tels les homoncules de Malik, enlisés dans un destin qui les dépassent. Pourtant on perçoit une clameur sourde, vibrante de liberté, de révolte qui rend le récit hypnotique. On veut comprendre le pourquoi de ces quêtes, voir jusqu'où chacun va puiser en soi pour se renouveler, se métamorphoser et en quoi.
La quête d'identité liée ici la métamorphose physique et mentale
Un univers où l'esclavage est roi dans les corps et dans les âmes. La dépendance, l'asservissement sont les chaînes visibles et invisibles qui entravent les personnages entre eux.


 Les personnages

Quatre personnages féminins : entre fragilité et force, entre dépendance et liberté

Arkhane , une shalbia (Deux fois née), androgyne qui va connaître une mutilation atroce qui va lui donner  une nouvelle identité.

Djiane, une danseuse d'arâm (danse guerrière sacrée) (Déjà morte) : elle va connaître l'amour avant de le perdre et se retrouver asservie. 

Tiyyi, une kenzi aux multiples pouvoirs magiques (Cent Vies) : jeune adolescente, orpheline arrachée brutalement à sa famille, à son clan.

Aya Sin : chamane (La Mangeuse d'Aziram),  femme aux cheveux roux d'une beauté sensuelle, marionnette de Malik, elle œuvre dans l'invisible pour sortir de ses chaînes.

Chacune de ces héroïnes est en marche vers son destin, sa transformation, guidée par la déesse de la vie et de la mort : Azr'Khila. Cette dernière s'exprime à travers les personnages de cette histoire. Elle agit dans l'esprit des êtres qu'elle anime.
Chacune suit un  parcours initiatique où les épreuves sont multiples et cruelles, leur forgeant un caractère rebelle.
Des héroïnes malmenées, violentées, mutilées par la vie et toute à la fois messagères ou exécutrices de la mort et guérisseuses, porteuses de vie... 
Ce sont des "guerrisseuses"

Il me tarde de découvrir la fin de ces histoires mêlées, liées par le fil du destin.

D'autres personnages constituent une population chamarrée en cultures et émotions
l'Amadh'r Malik : sorte de sorcier immortel enfermé dans le corps d'un mortel recherche la divinité à tout prix et surtout au mépris des hommes. Il nie, renie sa semi-identité humaine.

 Kele'r Kwambe est un immortel, pendant inverse, sorte de Janus de Malik : il recherche la délivrance dans la mort qui lui est refusée.

Beaucoup de personnages esclaves ou bourreaux environnent les héroïnes de ces histoires : des tortionnaires, des amoureux, des traîtres, des personnes bienveillantes et protectrices, des proches...
Une servante espionne et jalouse, un amant lâche, un poète fougueux, un époux cruel et dominateur, des morts...

Des êtres aux pouvoirs magiques, évoqués dans les contes : Djinns, Efrits... ou encore les Kenzi : des hommes auxquels les Djinns ou les Dieux ont octroyés des pouvoirs liés aux éléments (vent, feu, terre, eau), des sortes de Chamanes  tels Ferek,  Yeshet : ils lisent dans le passé et l'avenir, relient visible et invisible, des sorciers et sorcières...

Un bestiaire étonnant et exotique mêlant créatures imaginaires et animaux d'Afrique étoffent cet univers riche.
Le vautour : il est le représentant de la déesse de la vie et de la mort, un Nehlîl (animal-totem) pour le chamane Yeshet
Le lycaon : il apparaît plusieurs fois dans le récit et accompagne Tiyyi à la fin de ce tome. Il est lié au passage vie-mort dans de nombreuses croyances africaines, notamment égyptiennes.
Les Chevaux et autres équidés : ils sont des animaux symbole de ténacité, de liberté et toujours lumineux. Ils représentent l'espoir et le réconfort : Zina, le petit âne rescapé de l'épidémie...

Le Griffon c'est un animal hybride majestueux et sacré : Digo est un des représentants de ces créatures que l'on rencontre dans le caravansérail de Kele. Il est à l'image des hommes, asservi, mourant, comme tout le peuple de Shahra sous l'emprise d'un mal qui le ronge, à l'agonie. Il symbolise un monde merveilleux maudit, croupissant où les monstres pullulent qu'ils soient du désert ou des fleuves, des créatures voraces, dévoreuses de vies : Ghûl, Elkhîl, Kaleth, Mokele...

 L'écriture

Beaucoup d'introspection, de contes, de récits imbriqués, des points de vue qui s'alternent , les dyns (chansons), les poèmes... L'autrice crée un monde riche de personnages, d'odeurs, de paysages, de sensations avec le mirage des Mille et Une Nuits dans la forme et en fond. On a l'a même envie que le sultan près de Shéhérazade lorsque le récit s'interrompt de le voir se poursuivre pour entendre le destin tragique des héroïnes de ce conte cruel entre vie et mort, ce récit de vies où chacun avance et se transforme. J'aime ce mélange entre dialogues "sybilliens" trompeurs et l'introspection qui révèle les pensées profondes, les moments de transe. 



Il me tarde de retrouver les "guerrisseuses" et de découvrir la fin de ces histoires mêlées, liées par le fil du destin.

lundi 18 février 2019

Au service de sa Majesté la Mort, tome 1 : l'ordre des Revenants #PLIB2019



Source : ©Castelmore

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Au service de sa Majesté la Mort, tome 1 : l'ordre des Revenants
Julien Hervieux
Castelmore
septembre 2018
310 p.
#ISBN9782362312687

La petite histoire

Elizabeth Black vit (vivait) à Londres à la fin du 19ème siècle. Elle va connaître une "nouvelle vie" en mourant assassinée. Miss Black va entrer au service de sa Majesté la Mort. Devenir, une espionne aux pouvoirs extraordinaires.

Le contexte de lecture

Ce roman fait partie de la sélection des 21 du PLIB 2019 et c'est dans ce cadre que je l'ai découvert pour mon plus grand plaisir. 
Je le lis ce mois de février afin de déterminer les cinq finalistes du PLIB dans un challenge de dernières semaines "Faites l'amour, pas la guerre". J'ai opté pour l'équipe Anti Saint-Valentin. C'est un tome 1, voici la couverture du tome 2 déjà sorti.
Source : ©Castelmore

Ce que je retiens de cette lecture

L'intrigue

Cette dernière est rondement menée, on se laisse entraîner par les événements dans ce Londres mystérieux où l'ombre de Sherlock Holmes plane.
L'auteur nous fait d'entrée de jeu un portrait très attachant d'Elizabeth Black, une jeune femme active et assez indépendante.

Sa mort nous place alors dans une dimension fantastique et Londres se transforme en un lieu où les Trompe-la-Mort et autres vampires essaient de défier le temps et la Mort en personne. C'est déroutant et délectable d'autant plus que les personnages, que notre jeune héroïne "fraîchement" passée de vie à trépas, sont charismatiques, fantaisistes et intrigants.

Les personnages

Revenons quelques lignes sur Elizabeth : je l'ai déjà dit c'est une jeune femme intelligente, vive d'esprit, cultivée et curieuse, observatrice et qui prend du recul pour analyser les problèmes. Toutes ses qualités sont essentielles pour son destin "posthume". Physiquement, c'est une pimpante rousse qui sait attirer les regards ce qui aura une incidence sur certains faits ultérieurs.
  
"Si vous étiez née homme, vous seriez célèbre à cette heure, Miss Black. Vous avez de l'or dans la tête et au bout des doigts."

Parlons maintenant de Duncan Turner, il se présente comme un médecin assez désinvolte face aux règles qui émanent de l'ordre pour lequel il travaille. Il est la première personne qu'Elizabeth va rencontrer de sa mortelle condition.

Le personnage le plus énigmatique et piquant est une jeune fille autoritaire Iseult responsable de l'Ordre de Londres depuis quelques siècles déjà.

Chaque membre de cette société aux ordres de la Mort possède un pouvoir particulier et une force surnaturelle qui lui permet d'accomplir les contrats qui lui sont missionnés.

Je ne me suis pas ennuyée une seconde dans cette aventure rocambolesque : j'ai adoré l'époque où l'histoire est transposée, les personnages bien campés et l'intrigue fluide et bien rythmée.


La suite sera lue sans conteste quand elle me tombera sous la main.

vendredi 15 février 2019

L'Héritier des Draconis, tome 5 : la dernière bataille


Source : © Gulf Stream éditeur
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L'Héritier des Draconis, tome 5 : la dernière bataille
Carina Rozenfeld
Martin, Mathieu (illustrateur)
Gulf Stream éditeur
 janvier 2019
313 p.
ISBN : 9782354886578

La petite histoire

Nous retrouvons Elliott sur Terre  avec ses amis en pleine confrontation avec les Alterhydres et autres oiseaux aux becs d'argent. Un dernier périple à Draconia attend la fine équipe : mais avec quelles épreuves, quels dangers vont-ils affronter ? 


Le contexte de lecture

Lecture à deux voix avec mon fils : une belle aventure qui se termine et le partage du plaisir de lecture autour de ses personnages attachants. Merci Carina Rozenfeld pour ce moment offert (sans préméditation) de complicité et d'échange. Le plaisir de la lecture est multiplié lorsqu'il est partagé.
Je lorgnerais sur la prochaine aventure de cette autrice.

Ce que je retiens de cette lecture... 

L'intrigue

Un nouveau passage sur Terre permet de constater de Kian, l'ennemi juré est toujours aux trousses d'Elliott et que l'espace ou la distance n'est pas un frein pour lui. Elliott et sa bande vont expérimenter de nouvelles tactiques et attaques pour se défendre face aux sbires de l'immonde  hécatonchire* qu'est devenu Kian. 
 *mot que m'a soufflé mon fils et qu'il a découvert en cours de français sur la mythologie ( pour les érudits et autres curieux voici la définition de ce monstre hybride : une créature à cent bras et cinquante têtes). [Pour Kian remplacer les bras par des ailes de dragon.]

De l'action, des émotions et un rythme qui s'accélère vers le dénouement : que du très bon...
La fin approchant, on hésite à tourner les pages pour retenir les personnages encore un peu. 

Les personnages

Difficile en effet de lâcher les personnages auxquels nous nous sommes attachés à travers les différentes épreuves.

Mais retournons nous une dernière fois vers eux pour voir leur personnalité, leur évolution.

Elliott est un petit gars très sombre au début de ses aventures, complexé, peu sûr de lui, ballotté de famille d'accueil en foyer : il est comme perdu, déraciné, le coeur en exil. 

Que de chemin  parcouru depuis ce tome 1 : Elliott retrouve ses origines, s'accepte tel qu'il est. 

" Pour la première fois, il était heureux de posséder ces deux origines, ces deux expériences, ces deux cultures. "

Ces amis ne sont pas plus folichons : Gédéon est harcelé, Tamara fragilisée par le divorce de ses parents. Au fil des tomes, ils vont grandir physiquement mais surtout mentalement : ils vont prendre confiance en eux, se forger un caractère, affermir leur personnalité. 
Le plus important dans ce trio, c'est leur complémentarité et la solidarité qui les lient face à l'adversité sur Terre contre Edouard, à Draconia contre Kian. 

S'il ne fallait retenir qu'une phrase, c'est celle-ci, qui est le ciment de cette saga : 

"...son plus grand trésor, c'étaient ses amis, les personnes qui l'aimaient. "

Nous quittons Gulliver, notre Hagrid draconien gigantesque et au coeur tendre. 

Nous disons au revoir à Achille, le chat qui parle. 

Léna, la cousine intrépide, talentueuse sculptrice dont la créativité sauvera Elliott à maintes reprises.

Saluons bien bas celle que nous avons rencontrée récemment dans le tome précédent :  la digne reine de Draconia, Anaïtis

Je n'oublie pas les mages, les amis de passage qui ont aidé Elliott. 

Et si nous parlions de Kian : ce monstre. Quel ennemi acharné ! Un méchant digne de ce nom, malheureux sans doute, mais animé d'une haine fiévreuse. 


Enfin, quittons Draconia en saluant les dragons aux multiples pouvoirs d'Elliott et des Draconis. Ils voleront dans nos rêves encore quelques temps...

  Une très bonne série pour les 9-12 ans que je conseille aux aventuriers, amoureux des dragons. Un peu triste de quitter la clique Elliott, Tamara, Gédéon, Gulliver, Achille...


La Jeune institutrice et le grand serpent

 La Jeune institutrice et le grand serpent Irène Vasco (autrice) Juan Palomino (illustrateur) Obriart ISBN : 9791095135494        Une lectur...