lundi 12 février 2018

#PLIB2018 Les Seigneurs de Bohen


❤❤❤❤💙

Les Seigneurs de Bohen

Estelle FAYE

Critic : Fantasy

Février 2017

592 p.

 #ISBN:9791090648869


 Je vais vous raconter comment l'Empire est mort.
L'Empire de Bohen, le plus puissant jamais connu, qui tirait sa richesse du lirium, ce métal aux reflets d'étoile, que les nomades de ma steppe appellent le sang blanc du monde. Un Empire fort de dix siècles d'existence, qui dans son aveuglement se croyait éternel.
J'évoquerai pour vous les héros qui provoquèrent sa chute. Vous ne trouverez parmi eux ni grands seigneurs, ni sages conseillers, ni splendides princesses, ni nobles chevaliers... Non, je vais vous narrer les hauts faits de Sainte-Étoile, l'escrimeur errant au passé trouble, persuadé de porter un monstre dans son crâne. De Maëve la morguenne, la sorcière des ports des Havres, qui voulait libérer les océans. De Wens, le clerc de notaire, condamné à l'enfer des mines et qui dans les ténèbres découvrit une nouvelle voie... Et de tant d'autres encore, de ceux dont le monde n'attendait rien, mais qui malgré cela y laissèrent leur empreinte.
Et le vent emportera mes mots sur la steppe. Le vent, au-delà, les murmurera dans Bohen. Avec un peu de chance, le monde se souviendra.


Une belle découverte grâce au PLIB2018 (une sélection de livres de littérature de l'imaginaire francophone). Un roman fantasy one shot très prenant que je lis en urgence en ce dernier mois de sélection.

Maintenant il ne me reste plus qu'à me pencher sur les autres ouvrages de l'auteure Estelle Faye dont l'écriture et le style m'ont conquis. A découvrir donc : La trilogie la Voie des oracles, Un éclat de givre, Porcelaine : la légende du tigre et de la tisseuse.





 

  J'ai aimé l'univers fouillé et ce monde en déclin. Je trouve que le monde proposé est foisonnant, varié, complexe, riche, ... En une année de saisons très marquées et marquantes pour les corps, les faibles, les miséreux, nous passons d'un printemps à l'autre traversant un été caniculaire, moite, lourd, un automne morne, un hiver très froid et mordant et un printemps pluvieux, diluvien. 

 "Mais la véritable malédiction de l'Empire, c'est l'immobilité."


J'ai aimé l'atmosphère des paysages traversés, changeante, (extrêmement sèche dans le désert des mines, moite dans les mangroves de Bo-Chaï) mais toujours chargée de la même urgence, de menaces
J'ai adoré parcourir tous ces paysages : les Havres, les Sicambres, le fleuve, la forêt maléfique de Bejev, la ville fortifiée de Serna Chernik, les mines infestées de goules de Katow-Ser.


J'ai aimé les personnages toujours en marche, mus par une soif de liberté, des idéaux. 

 "Je ne vais pas tenter de te retenir. J'ai toujours su que tu partirais, que tu irais bien plus loin qu'Escarion, bien plus loin que les Havres. C'est ce qui m'a séduite chez toi, dès le début. Que tu te poses un moment dans mes bras alors que, déjà, tu étais prête à t'envoler ailleurs. Cela rendait chaque jour...important, je crois. C'est pour ça que je t'aime." 


Chacun est un pion décisif sur le grand échiquier de Bohen. Leurs pas en entraînent d'autres dans leur sillage.   
J'ai aimé les mœurs de ces héros très humains, plein de fêlures, d’ambiguïté : Sora-Sorenz, le chien de guerre, Nasha, la vouivre, Wrens, l'ange blond de l'apocalypse et bien d'autres moins présent et pourtant au portrait soigné, dense comme Andreï, le garde rebelle, l'insurgé et son singe, Kamil, le vieil artificier, Domenica, Sœur de l'Epée, Timo, adolescent enlevé... qui ont tous l'espoir d'un monde meilleur, plus tolérant, où chacun pourra être libre malgré sa différence et qui ne lâche rien, combattent jusqu'au bout. 

"On ne regrette que deux choses : les risques qu'on n'a pas pris et les baisers qu'on n'a pas partagés."

Je déplore l'absence d'une suite pour retrouver Maëve, La Cigale, Sainte-Etoile et beaucoup d'autres. 

"Le mercenaire dans son dos fleurait bon le danger et la poudre."

 J'ai aimé la plume de l'autrice ciselée, fluide. 

"... Il était comme la poudre. Comme les feux d'artifice. Comme tout ce qui possède une lumière trop intense pour ce monde, ce qui réchauffe et qui brûle à la fois. Il n'était pas de ceux qui vivent, qui s'éteignent doucement dans leur grand âge. Il était de ceux qui explosent, qui éblouissent, qui traversent l'existence comme une étoile filant en plein ciel, comme un éclat de grenade."





J'ai aimé la longueur des chapitres, les interludes de la Perdrix, l'enchâssement des histoires pour ne faire qu'une histoire.


Une lecture que je conseille de découvrir pour les amateurs de fantasy mais aussi pour ceux qui n'en sont pas familiers car c'est assez abordable et passionnant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Et vous, que pensez-vous de ce livre ?

La Jeune institutrice et le grand serpent

 La Jeune institutrice et le grand serpent Irène Vasco (autrice) Juan Palomino (illustrateur) Obriart ISBN : 9791095135494        Une lectur...