mercredi 13 décembre 2017

Vous n'aurez pas ma haine


Lady Beetle on emojidex Lady Beetle on emojidex Lady Beetle on emojidex Lady Beetle on emojidex Lady Beetle on emojidex

Vous n'aurez pas ma haine

Antoine LEIRIS
Fayard
avril 2016
139 p.


Antoine Leiris nous fait part de sa douleur à travers une lettre, comme un cri à la vie, après l'assassinat de sa femme le 13 novembre 2015 au Bataclan.  

" Nous ne reviendrons jamais à notre vie d'avant. Mais nous ne construirons pas une vie contre eux. 
Nous avancerons dans notre vie à nous."

Mon avis 



J'ai beaucoup pleuré à la lecture de ce récit poignant. 
Antoine Leiris nous livre ses souffrances, ses doutes et sa détermination pour élever coûte que coûte son fils dans la liberté et non la peur, dans la vie et non dans le ressassement de la mort, dans l'amour et non la haine. 
Ce message d'homme qui se veut debout face à l'adversité, à l'ignominie est comme une claque. Car c'est lui qui nous délivre un message de paix, de tolérance alors qu'il vit  l'atrocité de la perte d'un être cher. 

"On me demande si j'ai oublié ou pardonné. Je ne pardonne rien, je n'oublie rien, je ne passe sur rien et surtout pas si vite. Lorsque chacun sera retourné à sa vie, nous vivrons toujours avec. Cette histoire, ce sera notre histoire. La refuser serait se renier.
 
Cette lettre est un début de résilience pour cet homme qui se voit seul avec son fils, avec des responsabilités certaines qu'il va devoir affronter seul maintenant.

"Hélène était au présent. Elle était tout entière aux instants qu'elle vivait.
 
Il reprend le cours du récit dès le choc de l'attentat et énumère ces faits et gestes, son ressenti jour après jour avec l'attente interminable et torturante de l'annonce, la vie et ses rituels avec son enfant en parallèle et les non dits, les révélations à faire pour avancer, pour ne pas voiler la vérité. 

" L'attente est un sentiment qui n'a pas de nom. A l'heure où je lui lis une dernière histoire, elle les porte tous à la fois. Elle est chagrin, espoir, tristesse, soulagement, surprise, effroi."


" J'aurai aimé que mon premier livre soit une histoire, et surtout pas la mienne. J'aurai voulu aimer les mots sans les craindre."


Beaucoup d'émotions ressenties à la lecture de ce témoignage bouleversant et certainement des phrases et des réflexions qui m'habiteront longtemps. 
J'ai aimé la justesse des sentiments et  l'évocation de la dureté, la banalité du monde qui continue d'avancer alors que pour soit l'essentiel a disparu. 
Par-delà l'histoire, les mots d'Antoine Leiris visent au coeur et derrière l'homme l'on perçoit un écrivain de talent.  

 

"On ne se soigne pas de la mort. On se contente de l'apprivoiser. L'animal est sauvage, ses crocs sont acérés. J'essaie juste de construire une cage pour l'enfermer. Elle est là, juste à côté, attend la bave aux lèvres de me dévorer. Entre elle et moi, des barreaux de papier. Lorsque l'ordinateur s'éteint, la bête est libérée."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Et vous, que pensez-vous de ce livre ?

La Jeune institutrice et le grand serpent

 La Jeune institutrice et le grand serpent Irène Vasco (autrice) Juan Palomino (illustrateur) Obriart ISBN : 9791095135494        Une lectur...