Affichage des articles dont le libellé est urban fantasy. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est urban fantasy. Afficher tous les articles

dimanche 9 février 2020

Rouge sang et Noir corbeau, tome 1 : l'apprentie faucheuse #PLIB2020


Crédits : éditions Le Héron d'Argent
💀💔👻🐺
Rouge sang et Noir corbeau, tome 1 : l'apprentie faucheuse
Justine Robin
Editions Le Héron d'Argent
mars 2019
273 p.
#ISBN:9791094173374

 Le texte d'éditeur
 
« Aujourd’hui, je suis morte. »
Amélia Pratt était une simple domestique, pauvre et sans avenir. Mais par une froide nuit d’hiver de l’année 1850, un homme la précipite dans la mort.
Elle renaît alors sous les traits de Red Death, l’une des sept petites faucheuses. Désormais, son rôle est de pourchasser les esprits errants et les fantômes. Et à ce petit jeu-là, elle est la meilleure !
Pourtant, elle n’a pas choisi l’Ankou le plus docile pour la seconder dans sa tâche. En effet, le beau Rain n’est autre que son propre meurtrier, désormais contraint de lui obéir pour l’éternité…
Entre complots, dangers et trahisons, parviendra t-elle à accomplir son rêve : devenir la prochaine Grande Faucheuse du Sanctuaire de la Mort ?

Le contexte de lecture

Découverte de ce roman grâce à ma participation en tant que juré au #PLIB2020. Merci à la maison d'édition pour l'envoi du ebook. Je me suis quand même procurée le tome 1 en papier pour un confort de lecture et je ne regrette absolument pas cette acquisition. Le tome 2 rejoindra rapidement mon butin livresque.



Crédits : le plib

Ce tome 1 fait partie des 20 sélectionnés du PLIB 2020 et il ne démérite en aucun cas de ce trouver ici. J'ai été ravie de voir une petite maison d'édition gravir cette marche, c'est toujours un plaisir et une curiosité de lire une nouvelle plume et appréhender une nouvelle démarche éditoriale.

La petite histoire

Amelia travaille pour une riche famille dans les plantations du Colorado quand sa mort survient. Elle va alors devenir Faucheuse et entraîner avec elle le ténébreux Rain. S'ensuivent des centaines d'années de conflits entre eux et d'âmes récoltées non sans peine, mais... les événements vont bousculer les certitudes autour du Sanctuaire de la Mort.



Ce que je retiens de cette lecture...

 Le travail éditorial autour de ce livre est impressionnant autant pour la qualité et le soin apportés à la couverture et aux illustrations centrales que pour tous les détails autour des chapitres et des paragraphes avec les miniatures en noir et blanc et les fioritures précieuses en accord avec le récit. Quelques coquilles dans le texte cependant (oubli de déterminant et autres anicroches surtout sur le dernier tiers). Mais l'harmonie de l'ensemble est vraiment à souligner.

Parlons maintenant de l'intrigue et des personnages sans trop en dire.
Justine Robin nous présente d'abord deux personnages antagonistes, foncièrement différents dans leurs caractères : Amelia Pratt une jeune fille gauche et naïve assez mièvre de prime abord et Gabriel Hauwnkins, un jeune homme diablement beau mais prétentieux, voleur et sournois,... et même meurtrier, ne le cachons pas. Deux personnages détestables : l'un par son insignifiance l'autre par son mépris.
J'avoue que je ne savais pas trop quoi penser de ce début... jusqu'à ce que la Mort intervienne d'abord bien réellement puis sous diverses personnalités.

Et là encore, l'autrice décide de donner à Amelia et Gabriel de nouvelles identités très figées et une relation de dominant-dominé qui les enferment dans un cercle vicieux de conflits de plusieurs décennies (la vengeance a la dent dure!). Cette relation crée une distance avec les personnages pendant une grande partie du récit. J'ai réellement eu de l'empathie pour eux que dans le dernier tiers du livre. Heureusement, que les carapaces de ces personnages présentent quelques fissures. Un peu d'humanité est bien venue.

L'autrice a décidé de faire alterner le point de vue de Gabriel/Black Rainbow et celui d'Amelia/Red Death. J'aime bien cette approche mais j'aurai apprécié d'entrer un peu plus dans leurs "âmes" respectives ce que ce procédé aurait permis, mais on reste en surface, face à un mur qui nous cache les émotions, les ressentis réels et complexes des anti-héros qui nous font face. Je suis une lectrice qui aime vibrer avec ses personnages faire corps avec eux et là... j'avoue que je n'ai pas pu (une petite frustration). J'ai de l'espoir cependant pour la suite (le tome 2 ), il semblerait au vu des derniers événements que les personnages évoluent, s'ouvrent (hâte! hâte de voir ça...)

J'aime sinon beaucoup les personnages secondaires Guerre, Alice, Agathe, les différents Ankous.  Heaven, Graal et plus particulièrement le charisme de la Santa Muerte. Là, rien à dire, la galerie de portraits est impressionnante et j'ai envie de les retrouver rapidement pour voir leurs interactions.

Justine Robin excelle dans la création d'un monde de la Mort cohérent et riche qui regroupe plusieurs mythologies et croyances. L'agencement de ce petit monde est bien retranscrit et se visualise aisément. Beaucoup d'interrogations restent en suspens quant aux semeurs de Vie, le pendant des émissaires de la Mort et à leurs réelles motivations. Et la Mort dans tout ça...

Je trouve que les moments de combats et d'"aventures" sont très bien menés. J'ai aimé l'atmosphère du bateau fantôme ou du manoir hanté. L'autrice nous embarque avec elle à chaque fois.

Ce qui pêche à mon sens dans ce récit c'est le rythme et l'enchaînement des événements, cela manque de fluidité par moment. J'ai décroché de ma lecture à certains passages sans trop savoir pourquoi, c'est dommage.

Ce n'est donc pas un coup de coeur mais j'ai passé un bon moment, c'est indéniable.

Malgré quelques maladresses dans le rythme de l'histoire, j'ai plutôt bien aimé l'univers créé autour de la Mort avec les Faucheuses, les Ankous, les Fossoyeuses et autres Cavaliers de l'Apocalypse. La deuxième partie palpitante m'a réconcilié avec les personnages principaux d'abord antipathiques et me donne grandement envie de poursuivre Amelia et Rain vers une quête sulfureusement périlleuse.

vendredi 4 octobre 2019

Blood Witch, intégrale



Crédits : Plume blanche
 🩸🩸🩸🩸🩸

Blood Witch, intégrale
Léna Jomahé
Plume Blanche
avril 2019
512 p.


Le texte d'éditeur

Ah merde !
Encore un !
Bon alors ? Oui, c’est à toi que je parle, là ! Tu crois vraiment avoir les reins suffisamment solides pour découvrir mon histoire ? J’en suis pas si sûre, moi !
Si je te dis que je suis une sorcière dans un monde timbré avec des vampires et des loups-garous en autre chose, toujours partant ?
Bien ! Comme tu voudras.
Alors vas-y, prends-le ce bouquin, installe-toi confortablement et surtout, amène-moi un verre de tequila.


La petite histoire

Nous allons suivre Erika, jeune femme de bientôt 22 ans, qui travaille en ville dans un bar pour financer ses études. Elle a une vie somme toute assez banale jusqu'à ce soir où elle va croiser Stan... Elle se réveille le lendemain avec une douleur dans la nuque et un drôle de tatouage. C'est le début des "emmerdes" pour Erika. A partir de ce moment tout va s'enchaîner très vite et des vérités vont éclater sur sa famille et sur sa nature particulière.

Ce que je retiens de cette lecture 

Un univers fantastique et déjanté

L'univers exploité est celui de l'urban fantasy et de la bit lit avec vampires assoiffés, loups-garous féroces et sorcières à la magie puissante. Avec un je-ne-sais-quoi d'humour bien pourri qui casse les codes du genre et font d'Erika une héroïne atypique et je m'en foutiste fort attirante. Nous allons suivre son apprentissage de sorcière qui joue avec les éléments, sa métamorphose progressive (dont je ne peux parler sans spoiler). 


Le rythme et les réparties : ça pulse, ça fuse !

J'ai adoré les échanges verbaux d'Erika avec son entourage que ce soit avec Stan, Gordon, Isabelle ou Soraya : c'est vif et piquant et toujours frappé (comme la vodka). Pas de temps mort dans cette intégrale qui se dévore goulûment. On arrive à la fin de la première partie et l'on a ressenti des émotions très variées : de la tension sexuelle avec Stan, de la haine pure pour Gordon en passant par de la tendresse pour Oma, de l'amitié qui charrie (qui aime bien châtie bien) entre Erika et Soraya.

Les personnages pour la plupart pâles mais hauts-en couleurs quand même

Revenons un peu sur le personnage plein de contradictions et tellement attachant d'Erika : boule d'énergie toujours au bord de l'implosion. C'est la force de ce roman : cette fille qui ne mâche pas ses mots et agit avant de réfléchir, elle suit son instinct ou son coeur, rarement la raison pour se fourrer dans un merdier toujours plus fangeux. 

Nous rencontrons très vite le charismatique et séduisant Stan. Qui malheur pour moi, n'apparaît pas suffisamment à mon goût (ouais, mes hormones n'ont pas 20 ans mais même les personnages de papier peuvent me mettre en émoi). 
J'adore son flegme qui est aux antipodes du volcanisme qui anime la belliqueuse Erika.

Oma, la grand-mère est un personnage clairvoyant et sage mais elle est aussi très malicieuse, farceuse et déterminée.

Soraya, la mélangeuse est une humaine qui apporte fraîcheur et franchise dans ce récit où les faux-semblants sont les maîtres-mots.

Gordon, le grand méchant vampire est assez décrédibilisé, ridiculisé et pourtant il n'en reste pas moins dangereux. 

Mon chouchou reste quand même Charles, le majordome de Gordon, un humain à la vie prolongée, pince-sans-rire  fort sympathique.

 Une autrice diabolique, démoniaque, belzébuthienne, luciférine et j'en passe...

L'autrice torture ses personnages, elle ne les épargne aucunement.  On sent qu'elle s'amuse comme une folle avec eux et indirectement elle mène son lecteur par le bout du nez jusqu'au final époustouflant et qui ne le laisse pas indemne lui non plus.


 En résumé : Blood Witch, c'est une héroïne étonnante et détonante, déjantée aussi. Erika est une sorcière végétarienne qui ne manque pas de mordant. Les vampires, sorcières et humains qui gravitent au sens propre comme au sens figuré autour d' Erika ne sont pas en reste. Les dialogues sont la force de ce récit et sont tordants, désopilants, véritable exutoire. Un bit lit au sang frais revigorant (veggies avertis !).


samedi 10 août 2019

Indiana Teller, tome 2 : lune d'été



Crédits : Michel Lafon

🐺🧛⏳💑
Indiana Teller, tome 2 : lune d'été 
Sophie Audouin-Mamikonian
Michel Lafon
novembre 2015
354 p.
 
La petite histoire

Retour au MontanaSeamus, le père de Katerina a été agressé et se trouve actuellement entre la vie et la mort. Indiana pense que c'est un piège mais il s'y jette à corps perdu par amour et pour son clan. Il va rencontrer des semis, des loups-garou mais aussi des vampires. Son amour pour Katerina va être ébranlé par un envoûtement puissant...


Ce que j'ai pensé de ce deuxième tome...

 Ravie de retrouver Indiana,  aux prises avec les vampires cette fois-ci. C'est très divertissant et plein de rebondissements. 
J'apprécie de suivre Indiana qui est un personnage désinvolte et dont la réaction me surprend. 
J'aime également beaucoup une certaine vampire chasseuse qui se coordonne parfaitement avec le semi sexy Axel. La glace et le feu : explosif !
On retrouve le fidèle Chuck, une nounou amoureuse, une grand-mère pas si insensible. le personnage qui me touche le moins c'est Katerina, j'espère la voir plus affirmée dans le prochain tome. 
Le suspense est au rendez-vous, et l'on tourne les pages sans s'en rendre compte.
L'autrice distille des quelques touches d'humour bienvenues dans ses dialogues. Tous ces éléments s'agencent harmonieusement pour que l'on passe un agréable moment. 
J'attends l'automne pour me plonger dans le tome 3 pour retrouver des personnages attachants et faire de nouvelles rencontres, mais aussi pour avoir des réponses par rapport au pouvoir du héros. 

Un deuxième tome fort sympathique et addictif avec des vampires qui se mêlent aux loups-garou pour plus d'intensité, d'interaction et d'humour. Un chouette tome qui donne envie de replonger à la poursuite du rebrousse-temps.

vendredi 1 mars 2019

Comment le dire à la nuit #PLIB2019


Source : Editions du Chat Noir
 💀💀💀💀

Comment le dire à la nuit
Vincent Tassy
Editions du Chat Noir
Griffe noire
septembre 2018
368 p.
#ISBN9782375680897



La petite histoire

L'on suit plusieurs personnages à des époques données puis ces mêmes personnages vont se rencontrer, interagir autour de l'amour et de la mort avec violence et passion. Une vision moderne du vampire à travers deux personnages. 1483, 1691, 1856, 1984, aujourd'hui. Dans un château, dans une tour, dans un cimetière, ... Les récits se mêlent, les personnages divaguent, le temps passe lentement comme les grains de sable tombent dans un sablier, inexorablement. La solitude envahit tout, le rien le silence, la nuit avale, dévore.



Ce que j'ai pensé de ce roman

L'univers créé

Une atmosphère assez étrange avec deux influences : une romantique avec les tourments, cimetières, ruines, mythe du vampire, époque victorienne, l'évocation de l'eau et l'autre celle des romances à l'eau de rose modernes de Barbara Cartland, très édulcorées jusqu'à l’écœurement, bling-bling... Un mélange qui crée une sensation de malaise voire d'absurde, de folie.

" Sans réel contrôle de ses gestes, elle se mit à gifler le garçon, de plus en plus fort, et avec de plus en plus de joie au fur et à mesure que les claquements de sa main sur la peau de marbre accumulaient leurs réverbérations. Une musique sèche, dénuée d'harmonie, pareille à la nuit qui était dans son coeur."

Les personnages

Athalie et Adriel : deux êtres immortels et diamétralement opposés, s'attirant et se repoussant sans cesse, la noirceur et la blancheur lumineuse.
Egmont d'Orméville et son amant Léopold, la jeune épouse Carolina dans une histoire de secrets et de mariage arrangé.

Rachel, une jeune fille en perpétuel deuil  "déjà un peu morte avant même d'avoir essayé de vivre", sans joie, sans vie qui va rencontrer une chanteuse à la voix triste Cléopâtre. 
Parascève, il-elle, transgenre aux visions perturbatrices. 

La rencontre de tous ces personnages va permettre de reformer le puzzle de vies écorchées, endeuillées de lancer une quête d'identité impossible à travers le temps. 

"Pourtant, cette nuit, on voyait très bien la lune. Pointue comme un crochet, comme un œil fermé, elle s'était glissée derrière la silhouette dentelée du château des Lormont, là-haut, au creux des plus hautes falaises."

L'écriture

Des points de vue, des pensées éparses dans un temps, un lieu différent à chaque fois. Cette écriture fragmentée reconstitue des vies parcellaires, tristes mélancoliques, pleine de silences, de secrets, d'amours cachées, de deuils... Le mythe du vampire est revisité de façon étonnante avec un rapport au temps mélancolique, romantique. 

"Le jour où Egmont avait enfin mis un mot sur ce qu'il ressentait, ce mot-là était déjà trop faible.Il aimait à en mettre le feu à son propre bûcher. A en dispercer ses propres cendres. Mais comment faire après ? Comment supporter de vivre cela dans le silence ? Contre toute attente, il avait réussi. Le silence, il connaissait. Il s'était tu, il avait rêvé de lui, cent fois, mille fois, sans laisser échapper le moindre soupir, sans même le dire à la nuit."

 
 "Qu'aurait-on pu dire ce soir, dans ce silence, à l'oreille endormie des cygnes, comment le dire la nuit, ce vide en soi, comment le dire à la nuit."

C'est un roman qui me met mal à l'aise c'est sirupeux, mélancolique, romantique, gothique et violent, comme est Athalie. A la fois repoussant et envoûtant. Un genre qui me dérange même si la plume me ravit toujours autant.

 

dimanche 11 novembre 2018

Les Soeurs Carmines, tome 3 : Dolorine à l'école


©Mnémos

 💀👻😈💜👿
Les Soeurs Carmines, tome 3 : Dolorine à l'école
Ariel Holzl
Mnémos (Naos)
âpre-île 2018
271 p.
9782354086442




La petite histoire

La petite Carmines, Dolorine est envoyée au pensionnat, comme ses sœurs avant elle. Elle quitte donc sa famille avec Nyx, sa peluche maléfique, pour pénétrer un monde qui n'a rien à envier à Grisaille pour ce qui est des complots, meurtres et autres joyeusetés...


Le contexte de lecture

Lecture idéale pour le Pumpkin Autumn challenge dans le menu Automne frissonnant catégorie "le fantôme de l'apéro" : l'ambiance macabre et barrée de ce dernier tome sied parfaitement au thème. 

"Monsieur Nyx disait que rien ne valait la vérité nue, mais Tristabelle affirmait qu'il valait mieux l'habiller de beaux mensonges ou la couvrir de silence pour éviter qu'elle ne prenne froid.. Dolorine suivit son conseil et garda la vérité bien au chaud dans sa gorge."




Ariel Holzl et sa trilogie

Je termine cette trilogie qui m'accompagne depuis quelques mois, non sans un pincement de coeur, tellement je me suis attachée aux personnages (c'est un effet retors distillé par Monsieur Nyx)
Je pense que je pisterai la plume de cet écrivain qui a su créer un univers, une ambiance et des personnages hors du commun avec espièglerie, humour mordant et style

"Ses espoirs de sortir vivante de ce traquenard fondaient plus vite qu'un lapin en sucre dans un bain d'acide."

Chaque tome a éclairé une des sœurs de cette famille atypique, provoquant à chaque fois des émotions différentes. 

 
 Question d'esthétique : rendre à César, ce qui appartient à César*

Les trois tomes de la trilogie ont trouvé leur place sur une étagère de ma bibliothèque...
Les couvertures sont magnifiques et invitaient déjà à pénétrer dans Grisaille. 
Merci à l'illustrateur : Melchior Ascaride qui a su capter mon attention au milieu de pléthore d'ouvrages pour que je m'arrête et découvre cette magnifique histoire à 3 facettes.

*nouvellement réformé après décret de Grisaille : rendre à Tristabelle, ce qui appartient à Tristabelle, é-vi-dem-ment !)

 L'ambiance, l'intrigue et les personnages

Un nouveau lieu, de nouveaux personnages et un retour final à Grisaille (qui m'a un peu manqué avec ses rues coupe-gorges et ses salons de thé empoisonné). 
Les atmosphères sont toujours aussi bien soignées, on s'y croirait (pensionnat en décrépitude, monde des fées en surbrillance, entrepôt de Forge-Rage "steampunkisé"...)
Dans ce dernier tome, l'on se rend compte de la difficulté de Dolorine pour communiquer avec les autres et se faire des amis. 

 "Si vous envisagez réellement une carrière dans l'écriture, il va falloir faire preuve d'un peu plus de vérisimilitude dans vos récits. Sinon personne n'y croira. "

Ariel Holzl cultive son amour des bestiaires fournis en monstres/personnages barrés entre autre kraken, rapiécés révolutionnaires, clowns psychopathes, vampires amoureux transis, fées enquiquineuses, institutrice Frankenstein, élèves harceleurs/harcelés et un Nyx qui révèle enfin ses intentions mauvaises...


L'écriture et le style d'Ariel Holzl

Que dire que je n'ai pas déjà souligné : ravie d'avoir retrouver sa verve dans des dialogues savoureusement acides, dans les réflexions candides de Dolorine et dans les descriptions atmosphériques sulfureuses et animées d'une âme propre. 

"Les nuages enflaient comme des cornemuses, prêts à éclater en fanfare, un orage vaniteux travaillait son entrée."



Ce que je retiens de cette lecture...

C'est que j'ai passé un très bon moment en compagnie des vénéneuses ou venimeuses Soeurs Carmines. C'est qu'Ariel Holzl est un très bon raconteur d'histoires à la plume alerte, espiègle et facétieuse, plume qu'il plonge (je le soupçonne) avec délectation dans une encre mêlée de sang, de vomi, de gaz follet et autres substances en liquéfaction pour notre plus grand plaisir.




Post Squelettum :
Pour les accros au monde de Grisaille, Ariel Holzl a concocté de petits textes, allez faire un tour sur son blog pour avoir des nouvelles de Dolorine.  

"Parfois, à trop traîner avec les morts, j'ai l'impression que j'en oublie de vivre..."

Et bons Novencre et Demembre à tous, vivants et morts !


samedi 20 octobre 2018

Les Soeurs Carmines, tome 2 : Belle de Gris

©Mnémos

 🍁🍄☕🍂🌰

Titre : Les sœurs Carmines, tome 2 : Belle de Gris     
Auteur : Ariel HOLZL
Maison d'édition : Mnémos (Naos)
Date de publication : 10/2017
Nombre de pages : 271 p.
#ISBN:9782354086039


 La petite histoire
Nous nous retrouvons propulsé dans la tête de Tristabelle qui converse bien malgré elle avec nous, lecteur.  Nous allons donc la suivre quelques temps avant le grand bal orchestré par la Reine pour dégoter une nouvelle dame de compagnie parmi les intrigantes de Grisaille. Complots, meurtres et autres réjouissances sont au rendez-vous et au garde-à-vous... gare à vous.

 " Votre sœur sent la tempête, mais vous... Vous sentez le vide. Le vide, et la pierre. Des choses froides et pleines d'écailles. "

 Le contexte de lecture
Lecture effectuée après le coup de coeur pour le tome 1 découvert dans le cadre du PLIB 2018 : et une  suite encore plus jubilatoire, même si j'ai été déçue AU DEBUT de ne pas retrouver le journal de Dolorine. En fait, j'ai adoré (?!) être plongée dans le cerveau calculateur et glacial de Tristabelle, d'une franchise désarmante.  
 L'univers créé et l'ambiance générale
Grisaille...
Nous allons à nouveau arpenter Grisaille :  la Basse-Ville, la morgue, le palais, un "monastère" mystérieux...mais sortir également de la ville et découvrir les Laments et un manoir digne d'Halloween : le manoir de Morneval. 
La ville brumeuse sous la neige rend plus crument  encore la couleur du sang ou le gris de la cendre. Cette blancheur immaculée est en osmose avec la froideur de l'héroïne principale : Tristabelle.

 " Je peux apercevoir la maison, blottie contre le flanc de la falaise, telle une chauve-souris en quête de chaleur. "
L'ambiance est toujours aussi létale dans les rues de Grisaille et les morts se font légion dans le sillage de Tristabelle. 

Nous retrouvons cet univers steampunk avec des tenues, une architecture fin 18ème-19ème siècle. 
 
 L'intrigue et la structure du récit
Le récit prend vie dans la tête de Tristabelle. Il ne faut pas plus d'une demi-page au personnage Tristabelle pour reléguer le narrateur-auteur loin de Grisaille et devenir la maîtresse du récit, de son histoire. 
"Ah, voilà qui est mieux !"
Elle invective le lecteur : moi, nous et ne me/nous ménage à aucun moment et c'est très drôle. Piquante à souhait, cette Tristabelle !
"N'avez-vous donc aucune mémoire ? Je suis très déçue. pour un fragment de mon brillant esprit, vous n'êtes pas vraiment une lumière." 

"La curiosité tue, vous savez. Moins que la peste bubonique, mais tout de même."

 Les personnages
Tristabelle est le personnage machiavélique de l'histoire. Elle est la plus extravagante de Grisaille. Elle est indifférente au monde, centrée sur sa personne, une psychopathe née. C'est extraordinaire que sa famille n'est pas été décimée de ses propres mains ou par l'élaboration d'un poison raffiné.

 "Mais comme je préfère les spiritueux au spiritisme, le seul cristal dont j'ai besoin pour entendre des voix ou avoir des visions est celui de mon verre de vin."  "

Elle est méprisante, futile, antipathique. Elle est tout à fait à sa place à Grisaille, dans ce monde du chacun pour soi. 
"Plus sérieusement, le pouvoir a toujours été ma vocation." 
Tristabelle comprend et épouse parfaitement tous les rouages de Grisaille. Son indifférence, sa suffisance agacent mais paradoxalement ses joutes verbales sont un vrai nectar jubilatoire. Sa verve, c'est de l'humour noir en bouteille de cristal contenant une  liqueur âcre et succulente à la fois. Je me répète (voir chronique tome 1) en reprenant qu'elle est l'exact contre-point de Merry.
 "Dire que j'ignorais à quel point ma voix était mélodieuse avant de l'enregistrer : à la fois suave et profonde, et légèrement piquante aussi, comme un caramel fourré à la ciguë."
Nouvel arrivant et pas des moindres en déplaise à Tristabelle : l'inspecteur Eldritch Creusombre (Eddie) : ce nouveau personnage taiseux, peu fantasque intrigue les lecteurs et Tristabelle dont les charmes ne semblent pas opérer sur lui (ou du moins de façon si peu visibles que cela en est étrange dans ce monde de l'exubérance et de l'hystérie).
Et enfin une galerie de nouveaux portraits  fascinants.
 L'auteur agrandit son bestiaire, son panel de personnages décadents, sanguinaires, intrigants, à l'agonie, imbéciles et brillants en quelques traits vifs et acerbes qui composent une foule hétéroclite, assassine, éphémère : le demi-frère nourrisson Dramatien "Dram" aux pouvoirs étranges, le père de Tristabelle Nemesios Marbre,comte de Poussière, Baptiste Poncelin, morticien, Sibylline Folgrain, aristocrate campagnarde, et pléthore de figurants aux noms évocateurs : Fernand Potage, Rollin Balivert, Cordérie Malpause, Védastine Lamproie, Nector Claquenpoing, les Charpies...et j'en laisse pléthore sur le côté...

Nous retrouvons en pointillés lady Carmine, Merry et Dolorine, Kat vampirique et Blaise, homme de l'ombre car ils laissent à Tristabelle la place de choix dans ce deuxième tome et qui lui revient é-vi-dem-ment de droit.
 Le style et l'écriture remarquables
Ariel Holzl a une plume toxique car addictive. Le texte est ciselé de bons mots, d'expressions halloweenesques désuètes "Par les épouvantails !", de néologismes macabres "avenue Pulvérulente"  qui sont bien assortis au personnage acide de Tristabelle.

" Il était temps que je change d'amis, de toute façon : ceux-là arrivaient à leur date de péremption."

C'est vivifiant et mordant.

" Je suis convaincue que vous allez vous entendre comme...
-  un poignard et un dos ? proposé-je."
 

 Ce que je retiens de cette lecture...
 Une ambiance glaciale et délicieusement cauchemardesque orchestrée par une virtuose du crime : Tristabelle. Ce tome 2 très intimiste est centré sur cette jeune femme égocentrique qui va voir son masque marmoréen se fissurer et lorsque j'ai tourné la dernière page j'ai cru entendre.... un battement de coeur régulier, profond... Mais é-vi-dem-ent cela est impossible !
Aux Aventuriales 2018, je n'ai pas pu me refuser le tome 3 et j'ai eu la malchance de rencontrer Monsieur Nyx (🔔exorcismes et protections à activer de toute urgence). C'est donc envoûtée  que je me suis laissée aller à aborder Ariel Holzl le fomenteur de cette histoire rocambolesque et reviens-y-donc-sans-tarder, à la timidité trompeuse (car son œil brille autant que le sourire de Nyx est figé sur son visage).
Je n'ai qu'un souhait : retrouver la plume d'Ariel Holzl dans de nouvelles aventures  :  Chapeau bas maître illusionniste !

"Vous êtes toujours là ?
 E-vi-dem-ment. 
Comme si vous aviez plus intéressant à faire !"
©Mnémos







vendredi 5 octobre 2018

Vampire academy, tome 1 : soeurs de sang de Richelle Mead


©Castelmore
 🌹💀💋🔮

Titre : Vampire Academy, tome 1 : sœurs de sang
Autrice : Richelle Mead 
Maison d'édition : Castelmore
Date d'édition : 2013
Nombre de pages : 314 p.



La petite histoire

 « Peut-on vraiment garder des secrets au sein de la Vampire Academy ?
La Vampire Academy est en émoi. Dans ce lycée pour les vampires, les rumeurs les plus folles courent sur les raisons de la fugue de Lissa et Rose.
Lissa et Rose ont toujours été inséparables : Rose, une dhampir, doit repousser les attaques des Strigoïs, vampires féroces et immortels, à l’encontre de son amie Moroï, une race de vampires mortels qui puisent leur magie de la terre. Qu’a-t-il bien pu leur arriver avant d’être ramenées de force ? »


"Je ne suis pas ton amie parce que je suis sympa. 
Si tu voulais du sympa, tu n'avais qu'à piocher dans le troupeau de brebis bêlantes qui s'entre-tueraient pour être vues avec la princesse Dragomir. 
Je suis ton amie parce que je te dis la vérité. "



Le contexte de lecture

Lecture qui entre dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge dans le menu automne frissonnant sous menu "Vous prendriez bien un verre de true blood ? "; c'est la lecture choisie par Camille Ebook sur Livraddict pour le challenge : "Choisir la prochaine lecture de sa PAL".
 
 L'autrice


Richelle Mead est une maîtresse incontestée de la bit lit avec des sagas comme Bloodlines, Georgina Kincaid ou encore Cygne noir.
©Castelmore/ ©Milady

 L'intrigue et l'univers créé
  
Richelle Mead s'inspire du folklore fantastique slave avec des créatures comme les Moroïs, les Dhampirs et les Strigoïs. Elles situent les personnages dans un lycée bien perdu dans les forêts du Montana. Les complots et intrigues de cour qui jalonnent le roman s'enchaînent sans temps mort. C'est trépident, frais et sans prétention : un divertissement addictif et se mettre sous la dent. Une lecture Young Adult d'Urban Fantasy efficace.

Les personnages
 
Rose et Lissa sont les meilleures amies du monde malgré leur différences, l'une est une gardienne Dhampir, l'autre une princesse Moroï. Un lien indéfectible et rare s'est tissé au fil des ans entre ces deux jeunes filles. On s'attache tout particulièrement à Rose au centre de ce premier tome. nous allons suivre son apprentissage de dhampir auprès du magnifique Dimitri stoïque et secret.
Les autres élèves et professeurs de l'institut permettent de tracer un portrait cinglant de cette société moribonde qui veut sauver ses codes ou complote en douce pour obtenir le pouvoir.

Ce que je retiens de cette lecture

Richelle Mead réussit à nous entraîner dans son histoire non dépourvue de clichés mais qui est un pur régal de lecture détente.



Arthur, cycle intégral, tome 1 : Le Roman d'Arthur- le printemps

   Arthur, cycle intégral, tome 1 : Le Roman d'Arthur- Le printemps Tristan Pichard Locus Solus EAN : 9782368335031   Tout d'abord, ...