vendredi 1 mars 2019

Comment le dire à la nuit #PLIB2019


Source : Editions du Chat Noir
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Comment le dire à la nuit
Vincent Tassy
Editions du Chat Noir
Griffe noire
septembre 2018
368 p.
#ISBN9782375680897



La petite histoire

L'on suit plusieurs personnages à des époques données puis ces mêmes personnages vont se rencontrer, interagir autour de l'amour et de la mort avec violence et passion. Une vision moderne du vampire à travers deux personnages. 1483, 1691, 1856, 1984, aujourd'hui. Dans un château, dans une tour, dans un cimetière, ... Les récits se mêlent, les personnages divaguent, le temps passe lentement comme les grains de sable tombent dans un sablier, inexorablement. La solitude envahit tout, le rien le silence, la nuit avale, dévore.



Ce que j'ai pensé de ce roman

L'univers créé

Une atmosphère assez étrange avec deux influences : une romantique avec les tourments, cimetières, ruines, mythe du vampire, époque victorienne, l'évocation de l'eau et l'autre celle des romances à l'eau de rose modernes de Barbara Cartland, très édulcorées jusqu'à l’écœurement, bling-bling... Un mélange qui crée une sensation de malaise voire d'absurde, de folie.

" Sans réel contrôle de ses gestes, elle se mit à gifler le garçon, de plus en plus fort, et avec de plus en plus de joie au fur et à mesure que les claquements de sa main sur la peau de marbre accumulaient leurs réverbérations. Une musique sèche, dénuée d'harmonie, pareille à la nuit qui était dans son coeur."

Les personnages

Athalie et Adriel : deux êtres immortels et diamétralement opposés, s'attirant et se repoussant sans cesse, la noirceur et la blancheur lumineuse.
Egmont d'Orméville et son amant Léopold, la jeune épouse Carolina dans une histoire de secrets et de mariage arrangé.

Rachel, une jeune fille en perpétuel deuil  "déjà un peu morte avant même d'avoir essayé de vivre", sans joie, sans vie qui va rencontrer une chanteuse à la voix triste Cléopâtre. 
Parascève, il-elle, transgenre aux visions perturbatrices. 

La rencontre de tous ces personnages va permettre de reformer le puzzle de vies écorchées, endeuillées de lancer une quête d'identité impossible à travers le temps. 

"Pourtant, cette nuit, on voyait très bien la lune. Pointue comme un crochet, comme un œil fermé, elle s'était glissée derrière la silhouette dentelée du château des Lormont, là-haut, au creux des plus hautes falaises."

L'écriture

Des points de vue, des pensées éparses dans un temps, un lieu différent à chaque fois. Cette écriture fragmentée reconstitue des vies parcellaires, tristes mélancoliques, pleine de silences, de secrets, d'amours cachées, de deuils... Le mythe du vampire est revisité de façon étonnante avec un rapport au temps mélancolique, romantique. 

"Le jour où Egmont avait enfin mis un mot sur ce qu'il ressentait, ce mot-là était déjà trop faible.Il aimait à en mettre le feu à son propre bûcher. A en dispercer ses propres cendres. Mais comment faire après ? Comment supporter de vivre cela dans le silence ? Contre toute attente, il avait réussi. Le silence, il connaissait. Il s'était tu, il avait rêvé de lui, cent fois, mille fois, sans laisser échapper le moindre soupir, sans même le dire à la nuit."

 
 "Qu'aurait-on pu dire ce soir, dans ce silence, à l'oreille endormie des cygnes, comment le dire la nuit, ce vide en soi, comment le dire à la nuit."

C'est un roman qui me met mal à l'aise c'est sirupeux, mélancolique, romantique, gothique et violent, comme est Athalie. A la fois repoussant et envoûtant. Un genre qui me dérange même si la plume me ravit toujours autant.

 

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