mercredi 29 août 2018

Le Simulacre, tome 1 : La seconde vie de d'Artagnan


©Editions du Matagot

Le Simulacre, tome 1 : La seconde vie de d'Artagnan 

Jean-Luc Marcastel

Jean-Mathias Xavier (illustrations)

Éditions du Matagot

288 p.
ISBN:9782916323596

La petite histoire

« Simulacre. C’est ainsi qu’ils te nommeront… Et ce ne sera pas un compliment. Fais ce que dois. Sauve ce monde. Alors tu pourras m’oublier et recouvrer ta liberté… »
Imaginez une France où les gentilshommes s’affrontent à coups de rapières énergétiques, de pistolets à lumière et voyagent en diligences aériennes. 

En chemin vers la Versailles Céleste, la nouvelle résidence du Roy en orbite au-dessus de la Terre, Estella, une jeune voleuse, croise la route de Charles de Batz Castelmore plus connu sous le nom de… d’Artagnan.

Ce que je retiens de ce roman 

L'univers : steampunk et cape et épées, aventure et SF mêlés

Dès l'entrée en matière, l'on se retrouve sur une "cité" flottante lors de la rencontre fortuite d'une Estella de 17 ans, voleuse intrépide et séduisante rouquine et d'un d'Artagnan vieillissant et attendri. Ces deux personnages sont alors poursuivis par des mécanomates (sorte de robots avec un semblant de cerveau humain). 17eme siècle et engins futuristes se côtoient dans le pur style steampunk. Si l'on est déboussolé au début, c'est tout autant que le personnage principal masculin qui se réveille dans ce monde hybride et n'en connaît pas tout de suite les codes. La reprise des Trois mousquetaires avec cet éclairage moderne est assez original et plaisant.

L'intrigue : complots et pouvoirs

L'action est omniprésente, pas le temps de souffler, les péripéties s'enchaînent et s'alternent entre les deux héros de cette aventure qui va au triple galop d'un "cheval jaune". On se régale de suivre tour à tour Estella et d'Artagnan qui s'enferrent puis se dépêtrent dans les rouages de ce monde où les espions sont foison à tous les étages de la société et prennent diverses formes toutes plus inquiétantes les unes que les autres. Estella possède un objet (un ferret rouge monté sur une bague) qui attire toutes les convoitises (clin d’œil au collier de ferrets de la reine dans l’œuvre d'Alexandre Dumas) et qui jette sur la route nos deux héros. Ce simple bijou déclenche les événements.

L'écriture : gouaille et points de vue alternés

Le style de Jean-Luc Marcastel est virevoltant, vibrant et plein de gouaille notamment dans les dialogues où les personnages font montre d'une répartie cinglante. J'adore les échanges entre d'Artagnan et Planchet. 
L'auteur a décidé d'alterner les points de vue et de mêler deux récits qui s'alternent pour finir par se croiser et s'entremêler. Cela rend plus dynamique l'histoire et permet de découvrir ce monde de métal et de sang.

Les personnages : Estella, d'Artagnan, Planchet, l'Ankou et Milady

Nous retrouvons les personnages des Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas avec en prime une jeune héroïne qui n'a pas froid aux yeux Estella et un roi des cafards, l'Ankou, assez effrayant.
Estella est un personnage féminin intrépide à l'image de Delilah Bard avec un soupçon de séduction assumée en plus. Sa chevelure incendiaire accentue son tempérament de feu déjà bien caractérisé par son origine gasconne. 
Elle est le double féminin de d'Artagnan qui dans ce premier tome est un poil en dessus de ce personnage très fort. 
D'Artagnan est l'archétype du héros de cape et d'épée, j'attends la suite pour voir se développer son caractère, trop stéréotypé à mon goût. Il ne me procure pas d'émotions comme les autres personnages cités.
Planchet est un de mes personnages préféré, pince-sans-rire gentleman en toute circonstance, il ne manque pas de répondant et d'énergie face au gouailleur, limite fanfaron de d'Artagnan. Il temporise le héros colérique et ce duo fonctionne à la perfection.

" C'est le propre des audacieux, Monsieur, et leur principal défaut... Ils ne regardent jamais en arrière."

Dans cet épisode, l'autre personnage emblématique est le méchant et ici (parmi de nombreux ennemis), je pense à l'Ankou, le roi des cafards.  Il dirige d'une main de fer au sens propre comme au sens figuré la Cour des Miracles au sein du Paris des rapines et autres crimes plus expéditifs. Son apparence longtemps dissimulée sous une cape fait de cet être un monstre hybride au trois quart mante religieuse mécanique et au quart humain vérolé et pestilentiel. Il a un réseau souterrain d'hommes peu recommandables qui le servent sous l'emprise de la peur. Il a un œil dans tout Paris. Ces tractations et manigances, le place dans une position de pouvoir enviée par un cardinal Richelieu, absent de la scène mais qui tire les ficelles de loin en loin. L'Ankou représente tous les vices possibles, c'est le méchant parfait dans ce monde où la cruauté est monnaie quotidienne.

" ...une voix s'éleva, sèche, moitié murmure de vieilles feuilles et sifflement de serpent. "

Le dernier personnage maléfique qui pointe le bout de son menton mutin, c'est Milady de Winter, sournoise en diablesse qui sera à n'en pas douter un personnage central de la suite du Simulacre.

Finalement, je me suis bien régalée avec cette aventure mêlant cape et épée et science-fiction, pleine de rebondissements, de dialogues truculents et de complots. La suite en lecture, sans doute.
J'ai aimé tous les personnages Estella en tête sauf d'Artagnan, assez fade dans ce tome. J'espère que son panache sera plus convaincant dans le prochain tome.





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