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samedi 9 novembre 2019

Vert-de-Lierre #PLIB2020


Noir d'Absinthe
 
Vert-de-Lierre
Louise Le Bars
Noir d'Absinthe 
mars 2019
194 p.
#ISBN:9782490417247



" Une femme se tenait derrière moi, à quatre mètres environ ; son visage me terrifia. Il ne semblait ni jeune ni vieux, à la fois semblable à un tissu froissé par une main rageuse ou sculpté dans l'écorce d'un bois mort ; seuls deux yeux au vert luciférien perçaient le désert de ce visage braqué sur moi. j'avais enfin mon signe, celui que j'attendais, celui qui m'indiquerait le seuil franchi entre légende et vérité."

Le texte d'éditeur

"Olivier Moreau, un auteur de romans policiers en manque d'inspiration, décide de retourner dans le village de sa grand-mère tout juste décédée afin d'y régler certains détails. Il y renoue avec les souvenirs de son enfance, et redécouvre un étrange personnage de conte populaire local surnommé le Vert-de-Lierre, sorte d'antique vampire végétal qui le fascinait enfant. Cet intérêt va déclencher des visions et cauchemars chez l'écrivain en mal d'imaginaire ainsi que la rencontre de deux femmes tout aussi intrigantes l'une que l'autre. Olivier découvrira que cette figure païenne ancestrale est bien plus qu'un simple conte bon à effrayer les enfants ..."
 La petite histoire

 Olivier se retrouve dans son village d'enfance et il va suivre les indices d'une légende locale celle du Lierreux, comme un de ses personnages de roman policier. Il va flirter entre rêve et réalité avec une femme énigmatique qui l'envoûte littéralement et découvrir que mythologie, sorcellerie et vérité se mêlent étrangement tel le lierre au mur du château.

 Le contexte de lecture

J'ai rencontré l'autrice aux Aventuriales et elle m'a fait une dédicace de circonstance à la plume. 


 
Lu lors d'une lecture commune pour le #PLIB2020. C'est le premier livre que je découvre de la maison d'édition Noir d'Absinthe.



le PLIB


 Ce que je retiens de ce roman...

L'objet-livre

Parlons rapidement du soin apporté à l'édition de ce court roman. La couverture est sublime et est signée Marcela Bolivar, une illustratrice dont je ne peux que vous invitez à suivre son œuvre pour découvrir des portraits et une ambiance onirique. Elle a déjà signé les magnifiques couvertures aux éditions du Chat Noir d'Apostasie et du recueil Bal Masqué. 
La mise en page reprend le leitmotiv du lierre qui mange la page.






"J'étais caméléon, renaissance et mort, Hiver et Été, en mon enveloppe charnelle. Fille de la terre et du mauvais sort, lui même issu d'un dépit amoureux et d'une magie ancestrale."

 
L'intrigue

L'autrice mêle enquête policière et fantastique et romance. 

" Rose, vous êtes devenue mon roman, l'histoire qui devait s'écrire à l'encre de ma vie. Vous y trempez assurément la plume, (...) Un personnage a besoin de son écrivain. Vous êtes la narratrice de ma vie. Je sui devenu un personnage de votre monde. Rêve et réalité..."

On a l'impression de reconstituer avec le héros Olivier un puzzle dont il manque les pièces essentielles pour embrasser la situation et le mystère de la légende du Lierreux. 

" La réalité prenait des airs de polar, se teintait de l'encre de la fiction."

L'atmosphère gothique et fantastique

Très vite, le lecteur se retrouve plonger dans le doute, les mystères. Des touches d'irréel teintent cette histoire de malédiction, de mythologie qui semble remonter à la nuit des temps. 

" J'avais le sentiment que les contours de toute logique s'émoussaient, qu'aucune limite ne distinguait plus le réel du conte."

On chemine dans un labyrinthe végétal qui parfois semble sans issue. Puis un fantôme, une ombre attire l’œil et on avance tel le héros, hypnoptisé ici par le phrasé de l'autrice qui nous ensorcelle telle Rose avec son Olivier.  



 La légende

 Ici, l'autrice imbrique des mythes au milieu de légendes, elle lace et entrelace des croyances  mythologiques avec de la magie chamanique, des sortilèges de sorcières et des superstitions populaires. Elle tisse sa propre mythologie avec la poésie et des références littéraires nombreuses et qui se font écho.


"Je pense que le mythe est une autre forme d’Histoire, vous comprenez ? L’histoire de la vie intérieure de l’Homme, le versant nébuleux et poétique de la vie humaine, la réalité de leur imagination qui leur a servi de vérité pendant des siècles. La fiction et la vie sont jumelles de sang, vous savez."

 " J'aime profondément l'idée de personnifier un fleuve, un nuage ou la mort, m'expliqua-t-elle. Une façon propre à notre espèce d'assimiler ce qui ne lui ressemble pas. De donner un visage familier à l'inconnu, à l'invisible. (...) Cela permet de nommer sa peur ou son émerveillement, rien de moins. D'accueillir l'étrange et l'imprévu comme faisant partie intégrante de son propre univers, afin de l'enrichir, et non de les en exclure. "

Le Lierreux


« Son corps est de bois sec et dur,
Qui craque et grince
Ses doigts griffent, ses doigts pincent,
Son visage est une blessure
Pour quiconque le regarde
Du vert-de-Lierre prenez garde,
Dans ses yeux guette le Profane
Prêt à bondir sur votre âme
Son souffle est tel un cri de hibou
Qui trouve son écho entre chien et loup
Il aime les âmes en fleurs
Jeunes et fraîches à cueillir
Entre ses lèvres se fanent
Les amours printanières
Sur ses noueuses épaules languissent
Espoir et jeunesse, qui gémissent,
Et se dessèche comme l’automne
Son rire amer de faune »



" une Dame sans Sève (...), une jeune fille qui aurait fait une fatale rencontre avec le Vert-de-Lierre, l'homme-sylphe, le Lierreux. Tel un incube végétal, à chaque sacre du printemps, il se libérait de l'étreinte d'un lierre grimpant sur l'un des murs du château pour posséder la jeune fille qui avait le malheur de croiser son chemin. "

Les personnages

Même si l'on suit Olivier tout au long du récit les véritables actrices de cette fable sont Rose, Mary, Florelys-Mélisande. 
Elles sont sorcières au regard des hommes. 

" Les sorcières représentent ce seuil entre féminité libre et nature.  "
 L'autrice parle de la condition féminine, des mariages arrangés, au fil des époques, des entraves qui les soumettent aux hommes, à la société. 

" J'avais déjà observé les jeunes mariées au village, et toutes dans le regard avaient quelque chose d'éteint ; cette lueur de vie si pétillante avait été comme domestiquée, et on n'y lisait désormais plus que des regards convenus d'épouses soumises à la volonté de leurs maris. Et sous cette résignation, la jeune fille enfermée derrière les barreaux des conventions."

 " La rumeur avait enflé, monstre de médisance se nourrissant de son propre venin."

 J'aime beaucoup la réflexion sur la féminité et la prise de conscience progressive, par la femme, de son corps et de sa capacité à exister par elle-même.




"Telle un serpent ou une salamandre, je muais, repoussais, par le biais d'une force de vie irrépressible. Et ce fut grâce à cette deuxième vie qui commençait, grâce à l'homme qui m'avait arraché à cette misère, que mon éclosion fut complète et que je devins cette femme "reflorée". Mon âme et mon corps avaient retrouvé leurs pétales." 

J'aime cette approche de la femme liée aux éléments, à la nature. La femme est émotions et sensations en accord avec ce qui l'entoure. C'est très poétique, gothique, romantique comme approche.

 " Doucement, je m'enracine. Je rejoins cette immensité muette qui fait de moi un élément autant qu'un être. Je suis cette terre qui me porte, je suis ce vent qui m'ébouriffe, cette pluie qui lave d'oubli les pas de chacun. Je suis le bruissement de ces feuilles qui dentellent le silence."

 
" J'ai toujours voulu écrire sur les femmes et leur rapport étroit avec la nature.(...) ce lien qui a quelque chose de surnaturel, d'ailleurs. "


L'écriture

Les nombreuses citations  qui jalonnent cette chronique rendent compte de mon plaisir des mots. 

" Une houppelande de silence épais nappait ces murs d'un vert profond. "

 Je suis conquise par le phrasé de l'autrice. j'espère retrouve ces respirations et cette poésie dans un prochain récit.

" Le château de Mont-Drienne trônait là, tombé dans un bienheureux oubli, festonné de silence."

Une très belle plume poétique et engagée avec une histoire fantastique aux accents gothiques où sorcellerie et mythologie s'entrelacent tel le lierre à l'arbre irrémédiablement. La métamorphose est au coeur de ce récit sur l'identité.

" Du lierre coule le sang de l'été
Viens, viens m'aimer, doux Rêve 
Que je t'offre mon âme en sève
Le lierre a butiné ma beauté. "

mercredi 6 novembre 2019

Félines #PLIB2020


Le Rouergue
 💛💙💛💙💛
Félines
Stéphane Servant
Le Rouergue
Epik
août 2019
384 p. 
Fantastique
#ISBN:9782812618291 

Pré-sélectionné du #PLIB2020 et coup de coeur 💛💙💛💙


Le Plib
" Réfléchir, c'est commencer à désobéir.
Lire, c'est se préparer à livrer bataille."  

Le texte d'éditeur

 Personne ne sait exactement comment ça a commencé. Ni où ni quand d'ailleurs. Louise pas plus que les autres. Ce qui est sûr, c'est quand les premiers cas sont apparus, personne n'était prêt et ça a été la panique. Des adolescentes qui changeaient d'un coup. Des filles dont la peau se recouvrait de... dont les sens étaient plus... et les capacités... Inimaginable... Cela n'a pas plu à tout le monde. Oh non ! C'est alors qu'elles ont dû se révolter, être des Félines fières et ne rien lâcher !

" Depuis que le monde est monde, il a toujours la même tête et elle n'est pas très jolie. D'autres que moi diraient même qu'il a franchement une sale gueule."

La petite histoire

Nous écoutons le récit de Louise, vivant dans la clandestinité,  qui va relater quelques mois de sa vie mais aussi celles d'autres adolescentes qui ont connu dans leur chair la Grande Mutation. Un changement si brutal qu'il va provoquer la haine, la peur, la persécution et diviser la population. Louise va raconter comment elle va apprivoiser son corps, l'accepter et affronter le regard des autres. 

" Comme si la nuit était suspendue. Et la lame de la lune, là-haut dans le ciel, étincelait comme une griffe. "

Ce que je retiens de cette lecture...


Le contexte de lecture


Une lecture commune dans le cadre du Tournoi des élites et de l'épreuve des audacieux organisé par le staff du PLIB. J'ai donc fait cette lecture auprès des Guérisseurs.


J'ai adoré retrouver la plume de Stéphane Servant que j'avais savouré, il y a deux ans avec Sirius, une autre écriture bouleversante. 


Un petit mot sur la couverture en bleu et jaune de Patrick Connan, dont je conseille la  découverte de son site où l'on retrouve d'autres magnifiques couvertures de Rouergue éditions ou des pastiches d'affiches de film très réussis.

" La ville ressemblait à un chaudron où bouillonnaient l'ennui et les ragots. "

Je m'excuse pour l'effet brouillon de cette chronique : j'ai jeté mon ressenti au fur et à mesure. 

L'atmosphère du livre

Nous sommes d'emblée plongés dans le récit avec le "je" de Louise qui nous fait vivre toutes ses émotions, ses réflexions, son évolution, sa métamorphose physique mais surtout mentale. De l'adolescente à la femme, du doute à la détermination. 
La tension monte crescendo, prend son temps et l'atmosphère délétère s'étend progressivement mais sûrement. 
Pas de chapitres, pas de pause, pas de temps mort, on avance inexorablement avec Louise ballotés par les événements, pas de répit. 

Je ne cacherai pas que j'adore la plume de l'auteur : il écrit fabuleusement bien et ici il a une façon d'aborder la féminité qui me touche profondément et je suis émue de voir ce sujet traité avec tant de justesse par un homme. Il semble bien cerner les problèmes qui préoccupent les adolescentes d'aujourd'hui et de toujours aussi. L'auteur écrit pour et sur les femmes avec un ton juste et une connaissance sensible.


"Nous étions douze. Douze adolescentes, douze corps trop maigres, trop épais, trop tordus, douze corps imparfaits que nous tentions de dompter comme on l'aurait fait avec des chevaux sauvages. Nos chevaux étaient rebelles, mauvais et têtus.Nous mordions la poussière en essayant de les domestiquer. tout partait dans tous les sens, rien ne nous obéissait. Nos corps nous malmenaient, ils nous épuisaient." 

C'est une quête identitaire essentielle, vitale à laquelle nous assistons. Par le biais du fantastique, il dénonce les travers de notre société urbaine détachée de la nature, obnubilée par la performance et le paraître. 

Les personnages

Louise ne se plaint jamais et pourtant elle n'est pas toute blanche, elle a su être superficielle, lâche mais elle ne renonce jamais. Cette force est née des épreuves de la vie, la perte de sa mère, sa culpabilité, ses blessures physiques...

" Voilà le genre de fille que j'étais. Une enfant qui jouait à la femme fatale. Une Alice grimée en Reine de coeur sans pitié. Une Narcisse troublée par son reflet. Une adolescente, ni pire ni meilleure que les autres, je crois."

 Tom, l'ami, l'amant
Il est sensible, doux, à l'écoute et plus complexe que son allure ne le suggère. Il sait qui il aime et pourquoi. 

" Avec lui, j'avais compris que les gens ne sont pas que ce qu'ils montrent. Chacun possède un monde intérieur. Celui de Tom était étrange, décalé, mais aussi extrêmement créatif et sensible. Presque féminin, auraient pu dire certains."

le père de Louise et Satie, le petit frère 

 La famille est très soudée. C'est un pilier qui donne de la force et de l'équilibre à l'héroïne. Le père se révèle dans l'adversité et Satie réagit avec le coeur sans préjugés et a-priori. L'enfance qui ne juge pas, ignore les différences. 


Les filles

L'auteur a su cerner les problèmes de jeunes adolescentes perdues dans leurs corps et bombardées par les clichés ( dans les deux sens du termes) que notre société nous renvoient.

Fatia, Morgane, Sara, La Rouquine, la Blanche, Alexia, Camille et j'en oublie sans doute que Louise n'oublie pas.  

" J'aimerais que tu fasses tes propres choix. Pas ceux qu'on te dicte. "

 L'auteur met en avant le particulier, le singulier , l'unique par opposition à l'uniformisation, au standard, à l'anonyme revendiqué par les sectaires. Il prône un "je" conscient  qui s'unit à l'autre pour faire un "nous" riche, diversifié, complémentaire, complexe.

" Pour l'administration, le foulard comme le short étaient sacrilèges."

" Nos corps faisaient débat. 
Encore une fois. "

" Pour lui, nous incarnions la dégénérescence, nous étions la première tache sur le corps moribond de l'humanité, les signes de la catastrophe imminente, l'annonce de l'Apocalypse. "

 Je  remercie l'auteur pour son écriture poétique et coup de poing, je le remercie d'éveiller les consciences, d'en appeler à la vigilance, de responsabiliser son lecteur face à la différence, au déni des réalités.


" ... ce que l'homme ne comprend pas, souvent il le détruit. "

 Roar !!! C'est un coup de coeur pour moi ! Une écriture qui est poésie et poignard à la fois.  Un très bon roman adolescent à mettre d'urgence entre toutes les mains.

" Vous savez, c'est ce qu'on demande souvent aux victimes de viol : est-ce que vous avez résisté ? Vraiment résisté ? Et c'est insupportable d'entendre ça. Fred a profité du fait que j'étais jeune, frêle et ivre. Il a attendu que je sois la plus vulnérable possible pour s'en prendre à moi. Il n'y a qu'un seul coupable et c'est lui. On ne se fait pas violer. On est violée. Le viol, c'est l'autre qui le fait. C'est l'autre qui impose sa violence. Une violence extrême et aveugle qui fait de vous un objet que l'autre veut soumettre et détruire. "  

 " C'est à ça que servent les livres. A ouvrir les yeux des hommes, et, avec un peu de chance, leur coeur."

jeudi 8 août 2019

Marylou et l'Arbre-aux-Murmures

Crédits : Séma éditions

 🌳🥬🧚🦌
Marylou et l'Arbre-aux-Murmures
Gaëlle K. Kempeneers
Séma éditions
Séma'gique
novembre 2015
126 p.
ISBN: 9782930880013

 La petite histoire

 Marylou vient d'apprendre que le bourgmestre envisage de détruire le bois du Pas-du-Loup. Elle se réfugie immédiatement près de l'Arbre-Aux-Murmures, en colère et triste de ne pouvoir agir. Mais une voix, un chant lui répond. Elle l'entend car elle est une ensorceleuse comme sa mère et sa grand-mère avant elle. 

Le contexte de lecture

 J'avais envie d'une histoire où la forêt aurait une importance.
J'ai découvert ce roman grâce au partenariat avec Séma éditions que je remercie pour l'envoi.

 Ce que je retiens de cette lecture...

Ce roman court peut se lire indépendamment de la série, il se suffit à lui-même.
Je précise aussi qu'Annick de Clercq signent la couverture et les illustrations de fin de chapitre en noir et blanc : Magnifique travail.
 
L'autrice nous plonge dans les racines culturelles des Ardennes avec des légendes pleines de magie et de créatures inquiétantes ou bienveillantes. Nous nous retrouvons avec le petit peuple des bois et une dryade. Ce microcosme féérique est très plaisant à découvrir. 

L'autrice nous propose également un personnage en construction Marylou qui se trouve à un moment fort de sa vie d'ensorceleuse. Son amitié avec Sam, un camarade de classe est ici très bien amenée. J'aime la complicité qui se crée entre ses deux personnages. 
J'aime beaucoup le bestiaire imaginaire et celtique avec les fées, la dryade, le dieu cerf ou Cernunnos, les métamorphoses et le Croquemitaine. 



Enfin, un mot sur l'écriture qui est ciselée et agréable à suivre. C'est très entraînant à la manière d'un conte.
 J'ai bien apprécié ce petit roman jeunesse qui permet de plonger dans un univers féérique qui rappelle les contes de fées de mon enfance : un émerveillement.

Une légende des bois et des forêts idéale dès 10 ans pour les amateurs d'histoires enchanteresses qui permet de côtoyer des créatures féériques, et autres êtres sylvestres (dryade, dieu cerf...) mais également de frissonner avec le croquemitaine. Venez et suivez Marylou, la petite ensorceleuse au fond du bois du Pas-du-Loup.

mercredi 8 mai 2019

Noces d'écailles

Crédits : éditions du Chat Noir
🐉🐲♠🐉🐲

Noces d'écailles 
Artbook 
Anthelme Hauchecorne
Loïc Canavaggia 
Editions du Chat Noir
mars 2019
104 p.

Quatrième de couverture
 
Octobre 1345, Comté de Bourgogne.
Fuyant la colère du baron, Aymeric Jodelet, peintre et coureur de jupons, doit s'exiler de son village. L'artiste trouve refuge dans la forêt voisine, au mépris des superstitions. Selon les paysans, un monstre y rôderait : la Vouivre, dont les griffes déchireraient les intrus.
Une fable, rien de plus ?
À l'automne, les sentiers sylvestres mènent n'importe où.
Parfois jusqu'à l'inconnu.

Ce que j'ai pensé de cet ouvrage...

De la belle ouvrage, bien ciselée que cet artbook. 
Je pense encore le feuilleter pour admirer les détails des illustrations. 
 J'ai beaucoup aimé découvrir cette légende de la vouivre à travers des lettres qui rendent compte de l'état d'esprit du personnage principal mais également les lettres plus factuelles du procès qui par leur ton neutre contraste bien avec l'émotion des lettres du héros maudit, qui a pactisé avec un diable féminin, sauvage et possessif.
La solitude supplante l'amour dans ce récit macabre et sanglant.
Magnifique œuvre fantastique avec des créatures dont la différence fait peur. La métamorphose et l'hybridation sont maudits mais magnifiées dans ce récit. La notion de monstruosité est traitée sous toutes ses facettes : la laideur physique n'égale aucunement celle du coeur et de l'âme. 
Nous sommes en présence de damnés, torturés pour l'éternité

L'écriture est comme les dessins ciselée, à la fois délicate, précieuse comme de la dentelle de soie et rude, texturée comme la peau des dragons. 
J'aime la variété des dessins parfois des crayonnés, des monochromes et des portraits aux couleurs soignées, veloutées. Le bestiaire fantastique et reptilien emprunte à la réalité : tête de murène, ailes de chauve-souris avec un réalisme saisissant et pourtant donne à créer un imaginaire foisonnant. Les portraits d'"humains" si l'on puis dire, sont très expressifs, avec des regards éloquents, des expressions corporelles qui dévoilent l'âme sans parole.


Magnifique artbook autant pour les dessins que pour les lettres à l'écriture envoûtante. Une plongée dans les légendes serpentines, les métamorphoses et les amours interdites, sublime ! 

lundi 25 février 2019

Rhizome #PLIB2019


©Seuil
❤❤❤❤

Rhizome
Nadia Coste
Seuil
octobre 2018
349 p.
#ISBN9791023510508

La petite histoire

 2081. Après une catastrophe écologique sans précédent, la planète survit grâce aux Plantes, végétaux importés d'une des lunes de Jupiter, qui purifient l'air et l'eau.

Mais leur prolifération inquiète la communauté scientifique et le gouvernement envisage des mesures drastiques pour contrôler leur développement...

Jaro, un jeune botaniste qui étudie l'évolution de ces végétaux extraordinaires, développe une étrange maladie. Bientôt, il croit entendre une voix à l'intérieur de lui... Une voix qui réclame son aide.

Et si les Plantes avaient besoin d'un ambassadeur pour parler en leur nom ?


Le contexte de lecture

Lu dans le cadre de la sélection des Imaginaires 2019-2020 et dans le cadre du challenge Bookineurs en couleur, couleur verte pour la couverture.

Ce que je retiens de cette lecture ...

L'intrigue

Elle se met en place tranquillement avec la présentation de Jaro et de son entourage Manuela, ses collègues de boulot, sa famille. L'explication de ce monde futuriste sujet aux complications climatiques (dues aux hommes et à leur exploitation abusive des ressources planétaires).

Nous sommes dans un futur proche 2081 avec un système inégalitaire où les habitants des tours vivent dans des conditions idéales d'air purifié par les plantes alors que les réfugiés climatiques au pied de ses tours aseptisées, meurent à petits feux, mal nourris et avec des complications respiratoires.   
La deuxième partie du récit s'apparente à un récit d'actions, de complots déjoués et de courses poursuites pour dévoiler au monde la vérité. Réflexion et action se mêlent habilement pour donner naissance à un très joli roman de science-fiction.

Les personnages


Suivre le destin de Jaro n'aura pas été exempt d'émotions. Je ne cacherai pas que j'y ai été de ma petite larme ( plusieurs fois) face au destin de Jaro et sa compagne Manuela.
Le personnage de Semper, inédit, est intéressant à suivre dans son apprentissage.

J'ai adoré suivre le questionnement, la colère, les doutes, l' évolution et la prise de conscience écologique  de Jaro qui mettent à mal les préjugés et les directives qui régissent les tours oxygénées grâce aux plantes.

En résumé


Un SF pour ados et adultes qui véhicule des messages de tolérance, de respect de la différence et de nécessité de préservation de la biodiversité.

dimanche 27 janvier 2019

Rhizome


©Seuil
❤❤❤❤

Rhizome
Nadia Coste
Seuil
octobre 2018
349 p.
9791023510508

La petite histoire

 2081. Après une catastrophe écologique sans précédent, la planète survit grâce aux Plantes, végétaux importés d'une des lunes de Jupiter, qui purifient l'air et l'eau.

Mais leur prolifération inquiète la communauté scientifique et le gouvernement envisage des mesures drastiques pour contrôler leur développement...

Jaro, un jeune botaniste qui étudie l'évolution de ces végétaux extraordinaires, développe une étrange maladie. Bientôt, il croit entendre une voix à l'intérieur de lui... Une voix qui réclame son aide.

Et si les Plantes avaient besoin d'un ambassadeur pour parler en leur nom ?


Le contexte de lecture

Lu dans le cadre de la sélection des Imaginaires 2019-2020 et dans le cadre du challenge Bookineurs en couleur, couleur verte pour la couverture.

Ce que je retiens de cette lecture ...

L'intrigue

Elle se met en place tranquillement avec la présentation de Jaro et de son entourage Manuela, ses collègues de boulot, sa famille. L'explication de ce monde futuriste sujet aux complications climatiques (dues aux hommes et à leur exploitation abusive des ressources planétaires).

Nous sommes dans un futur proche 2081 avec un système inégalitaire où les habitants des tours vivent dans des conditions idéales d'air purifié par les plantes alors que les réfugiés climatiques au pied de ses tours aseptisées, meurent à petits feux, mal nourris et avec des complications respiratoires.   
La deuxième partie du récit s'apparente à un récit d'actions, de complots déjoués et de courses poursuites pour dévoiler au monde la vérité. Réflexion et action se mêlent habilement pour donner naissance à un très joli roman de science-fiction.

Les personnages


Suivre le destin de Jaro n'aura pas été exempt d'émotions. Je ne cacherai pas que j'y ai été de ma petite larme ( plusieurs fois) face au destin de Jaro et sa compagne Manuela.
Le personnage de Semper, inédit, est intéressant à suivre dans son apprentissage.

J'ai adoré suivre le questionnement, la colère, les doutes, l' évolution et la prise de conscience écologique  de Jaro qui mettent à mal les préjugés et les directives qui régissent les tours oxygénées grâce aux plantes.

En résumé


Un SF pour ados et adultes qui véhicule des messages de tolérance, de respect de la différence et de nécessité de préservation de la biodiversité.

Arthur, cycle intégral, tome 1 : Le Roman d'Arthur- le printemps

   Arthur, cycle intégral, tome 1 : Le Roman d'Arthur- Le printemps Tristan Pichard Locus Solus EAN : 9782368335031   Tout d'abord, ...